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Margaretha Geertruida Zelle, plus connue sous le nom de Mata Hari.
Crédit : STR / AFP
Dans ce nouveau numéro d’Entrez dans l’Histoire, partons à la rencontre de la plus glamour des espionnes que l’Histoire ait connue : Mata Hari, Margaretha Geertruida de son vrai nom.
Glamour, mythomane, croqueuse d’hommes... Les adjectifs ne manquent pas pour la décrire. Le cinéma en a fait une espionne retorse sous les traits de Greta Garbo, puis de Jeanne Moreau. La France, où elle a lancé sa carrière de danseuse l’a condamnée à mort en 1917. Bref, un destin hors-norme.
À 26 ans, Margaretha arrive en Europe, divorcée et ruinée. Elle revient d’Indonésie traumatisée par son premier mariage avec Rudolph MacLeod et souhaite ardemment continuer à vivre dans la haute société. Mais, à l’époque quand on est une femme seule et sans relation, l’ascenseur social ne monte pas bien vite. Margaretha prend alors une décision radicale : elle décide de se prostituer. Mais attention, pas question de faire le trottoir. Avec ses dernières économies, elle part à Paris, la ville "galante" de l’Europe comme on disait à l’époque. Elle enfile sa plus belle robe et se prend une chambre au Grand Hôtel, un des plus beaux palaces de la capitale.
Pour trouver ses proies, Lady MacLeod fréquente tous les lieux à la mode. Dans un des restaurants branchés de Paris, elle rencontre la baronne Kireevsky. Dans l’espoir de devenir sa copine pour que la baronne lui présente ses nobles amis, Margaretha fait appel à un de ses talents : elle s’invente une vie rocambolesque.
Elle raconte qu’elle vient d’Indonésie, que son père était un moine bouddhiste – ou le prince de Galles Edouard VII selon son humeur – et sa mère, une princesse locale. Leur amour était impossible, mais elle est née de leur passion. Après la séparation de ses parents, Margaretha aurait été abandonnée dans un temple où elle est élevée par des bayadères. C’est là qu’elle apprend les danses sacrées. D’ailleurs, son vrai nom n’est pas Lady MacLeod, mais Mata Hari, "l’œil du jour" en javanais. La baronne Kireevsky croit à tout et propose à Mata Hari de danser chez elle à l’hôtel de Grenelle devant un parterre d’invités triés sur le volet.
Voilà donc Mata Hari au pied du mur et elle ne peut plus reculer. Gonflée par un cran et culot extraordinaire, elle accepte et demande seulement un petit délai à son hôtesse. Margaretha n’a que quelques jours pour trouver un costume à l’indonésienne et mettre au point une chorégraphie.
Le soir de son premier show, Mata Hari mystifie tous les invités de la baronne Kireevsky. Est-ce que les gens croient vraiment à son mensonge ou bien aiment-ils seulement la voir danser ? On ne peut pas avoir, mais il y en a un qui est particulièrement subjugué par son show : Émile Guimet, le propriétaire du musée d’art oriental. Il veut la payer pour faire un show unique dans la bibliothèque ronde de son établissement. Cette fois, le Tout-Paris sera invité. Mata Hari saisit sa chance et travaille d’arrache-pied pour créer un spectacle jamais vu.
Ce soir de 1905, les invités d’Émile Guimet ont pris place dans la Rotonde du musée décoré en temple indou. Une superbe statue de Shiva trône au centre de la pièce. Soudain, une musique exotique fait vibrer l’air. Tous les invités retiennent leur souffle en voyant entrer la belle danseuse coiffée d’un diadème de pierreries. Ses voiles flottent autour d’elle. Mata Hari se met à danser lascivement, sa danse est une offrande au dieu Shiva. Elle lui offre ses voiles dans l’espoir de retrouver son amour perdu. Un premier voile est déposé au pied de la statue, puis un autre, et encore un autre.
Au final, Mata Hari, un peu essoufflée, mais plus sensuelle que jamais, pose nue devant Shiva. Les invités d’Émile Guimet viennent de voir le premier spectacle de strip-tease donné à Paris. Tout le monde frissonne dans l’assemblée, la carrière de Mata Hari est lancée ! Mais, elle n'enlève jamais son soutien-gorge de métal, après qu'un peintre se soit moquée de la taille de sa poitrine.
Elle danse ensuite pour 10.000 francs or la soirée à l’Olympia et elle tourne dans toute l’Europe : Vienne, Madrid et même la scala de Milan. Mata Hari est tout simplement devenue une star.
Rémy Kauffer et Lorant Deutsch
Crédit : RTL
- Rémi Kauffer, journaliste français spécialiste du renseignement et des services secrets.
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