En 1562, l’édit de janvier, promulgué par Catherine de Médicis et son fils Charles IX, accorde aux protestants une certaine liberté de culte. Mais, malgré cette tentative d'apaisement, la France reste déchirée par les guerres de Religion entre catholiques et protestants. Dans ce climat de tensions, Catherine de Médicis considère le mariage de sa fille, Marguerite de Valois, avec Henri de Navarre, un leader protestant, comme une opportunité de réconciliation nationale. Célébrée le 18 août 1572, cette union est censée instaurer une paix durable. Un idéal qui ne tiendra pas longtemps...
Quelques jours après les célébrations, Gaspard de Coligny, conseiller influent du roi Charles IX et figure emblématique du protestantisme, est victime d'une tentative d'assassinat. Alors qu'il rentre chez lui après une réunion du Conseil royal, un tireur embusqué, mandaté par des factions catholiques, ouvre le feu depuis une fenêtre. L'attentat échoue, mais Gaspard de Coligny est gravement blessé à la main et au bras. Très vite, la peur et la colère s'emparent des dirigeants catholiques. Catherine de Médicis redoute que cette tentative ravive certaines tensions et tente d'étouffer l'affaire. Les huguenots, déterminés, menacent alors le roi : s'il ne prend pas des mesures contre les responsables de l'attentat visant Gaspard de Coligny, les protestants se feront justice eux-mêmes.
Face à cette menace, Catherine de Médicis se retrouve à un carrefour décisif : elle désire la paix, mais les événements la dépassent. Pour éviter un soulèvement, elle choisit d'éliminer les chefs protestants, réalisant que l'entente avec les huguenots est désormais rompue. Sous l'influence de sa mère, le roi Charles IX donne son approbation. C'est alors que Catherine de Médicis convoque secrètement un conseil. À l'abri des regards, un plan audacieux se met en place : le massacre des protestants est scellé, le 23 août 1572...
Dans la nuit du 23 au 24 août 1572, un signal funeste résonne à Paris : les cloches de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois annoncent le début d'une traque implacable contre les protestants. Des milices catholiques, enragées, traquent sans relâche les huguenots. Personne n'est épargnée : hommes, femmes, vieillards et enfants sont décimés. Les protestants sont pourchassés jusque dans leurs moindres cachettes. Les corps sans vie, abandonnés dans la précipitation, sont jetés dans la Seine. Les témoins de l'époque, horrifiés, rapportent même que l'eau de la Seine aurait viré au rouge.
À la mi-journée du 24 août, alors que le massacre bat son plein, le roi Charles IX ordonne d'arrêter les violences. Mais son autorité est ignorée dans les rues. Catherine de Médicis souhaite également tout annuler, mais il est trop tard... Errant dans les couloirs du Louvre, elle se sent totalement impuissante. Le bilan de la nuit est tragique : entre 2.000 et 3.000 morts sont comptés dans les rues de la capitale. Pendant ce temps, la violence s'étend rapidement à travers la France, touchant Orléans, Bordeaux et Toulouse.
Face à l'ampleur des violences, le roi mettra près de deux mois à rétablir son autorité sur Paris, se voyant contraint d'assumer la responsabilité des événements devant le Parlement. Il soutiendra que l'amiral Coligny avait élaboré un complot contre l'État et la monarchie. Charles IX ne parviendra jamais à surmonter le poids de cette tragédie et s'éteindra moins de deux ans après les faits. Quant à Catherine de Médicis, elle justifiera ses actions en écrivant à l'ambassadeur de Toscane : "Il valait mieux que cela leur arrive plutôt qu'à nous", déclare-t-elle, démontrant une nouvelle fois sa volonté de prévenir un soulèvement menaçant le pouvoir royal. Au total, entre 15.000 et 30.000 personnes seront tuées durant ces évènements de la Saint-Barthélemy.
Après la mort de Charles IX, Catherine de Médicis continue d'exercer une influence majeure sur la politique française en tant que reine mère. Jusqu'à sa mort en 1589, elle demeure une figure influente à la cour, bien que son pouvoir s'affaiblisse progressivement avec la diminution de l'autorité royale et l'intensification des guerres de religion. Sa disparition marque la fin d'une ère de forte influence maternelle sur la monarchie française.
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