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Langue française : pourquoi il ne faut pas dire "il en est hors de question"

"Être en bise-bise", "il en est hors de question", "c’est de cela dont je parle"... Muriel Gilbert fait le tour des expressions françaises qui sont souvent mal employées.

Un dictionnaire (illustration)

Crédit : Pisit Heng / Unsplash

Langue française : pourquoi il ne faut pas dire "il en est hors de question"

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Muriel Gilbert

C’est une faute de français courante qu'on entend de plus en plus souvent, je ne comprends pas trop pourquoi, c’est l’expression fautive : "Il en est hors de question". On peut dire : "Stéphane, il est hors de question que vous mangiez mon croissant !", par exemple.

On peut aussi dire : "Il n’en est pas question", on peut même dire : "C’est hors de question !", mais quand on dit "Il en est hors de question", eh bien… On mélange les expressions ! Tenez, j’en profite pour faire un sort à d’autres expressions trop souvent employées de traviole.

Quand on parle de "toutes les choses possibles et inimaginables", ça non plus, ça ne va pas. L’expression consacrée est "Toutes les choses possibles et imaginables". Toutes celles qu’on peut imaginer, quoi.


Quand on se brouille avec ce voisin énervant qui gare sans cesse sa voiture devant notre garage, on n’est pas en bise-bise, il manquerait plus que ça, on a envie de tout sauf de s’en faire, des bises. On est en bisbille. Bisbille, qui d’ailleurs ne s’emploie que dans cette expression, vient de l’italien bisbiglio, "murmure", d’où, explique le Dictionnaire historique de la langue française, des "murmures pouvant exprimer la désapprobation".

L'origine du mot "bisbille"

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Le mot arrive en France au début du XVIIe siècle. En vérifiant l’origine de bisbille dans mon dictionnaire étymologique préféré, j’ai aussi découvert par hasard que le mot a donné un dérivé que je ne connaissais pas, bisbrouille, "croisement de bisbille et de brouille", qui s’emploierait en français de Belgique et du Jura suisse pour désigner une petite brouille. Mignon, non, la bisbrouille ?

Autre erreur rigolote, si votre collègue de bureau vous saoule en vous racontant ses amours ou ses bisbrouilles de famille, tenez, ne dites pas qu’elle vous en rAbat les oreilles. Quand je dis ça, j’imagine vos oreilles rabattues, cher Stéphane, pliées en deux quoi. Non, on ne rAbat pas les oreilles, on les rEbat. L’expression existe depuis le XVIIIe siècle. Avant on disait plutôt "battre les oreilles", le sens d’origine étant d’"avoir les oreilles battues", comme endolories.

Pour terminer, une erreur que font les gens qui veulent parler trop bien. On ne dit pas "C’est de cela dont je parle" mais "C’est cela dont je te parle". Ou alors on peut dire "C’est de cela que je te parle". Retenez ceci : de + dont, c’est redondant. Bref, de + dont, c’est non !

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