Judas : a-t-il eu des remords en trahissant Jésus ?

Jésus ne doutait pas qu'en faisant de Judas un apôtre, il avait fait entrer le loup dans la bergerie, car cet ingrat, en échange de quelques piécettes, l'a livré aux ennemis du prophète, les grands prêtres juifs et les romains qui dominaient Jérusalem. À cause de Judas, Jésus a été arrêté et crucifié. Mais est-ce le traître ou le simple instrument du destin ? 

On sait peu de choses sur les origines de Judas, sinon qu’il devient l’un des douze apôtres de Jésus. Ce prédicateur de Nazareth charismatique attire les foules et incarne l’espoir d’un peuple opprimé par Rome. Proche de lui, Judas partage son quotidien, et devient même son trésorier et apôtre. 

Mais le disciple passe à l’acte : il propose aux grands prêtres de livrer Jésus contre 30 pièces d’argent. Par cupidité ou par déception ? Nul ne sait. Mais dans la nuit, au jardin des Oliviers, il désigne Jésus par un simple baiser, un geste devenu symbole éternel de trahison.

Le remords

Jésus est arrêté, jugé et crucifié. Judas n’assistera ni à la résurrection ni aux retrouvailles entre Jésus et ses disciples, il est brisé. Rattrapé par le remords, il rend l’argent aux grands prêtres et déclare " J’ai péché en livrant le sang innocent." Mais il est trop tard.

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Selon l'apôtre Matthieu, Judas se suicide par pendaison. Selon Luc, il tombe, se fend le ventre, et ses entrailles se répandent. 

Une autre version, plus tardive, racontera à peu de choses la même fin, mais bien que pendu Judas survit. Il est tellement sonné, qu'il ne fait pas attention à une charrette qui passe sur son chemin. Et Judas se ferait finalement écraser, ses boyaux se répandant sur la chaussée. 

Un traître ou un exécutant fidèle ?

Dans les années 1970, une découverte archéologique en Égypte relance le débat : un texte gnostique, l’Évangile de Judas, présente Judas non pas comme un traître, mais comme le seul disciple à comprendre la mission divine de Jésus. 

Selon ce texte, c’est Jésus lui-même qui lui aurait demandé de le trahir, afin d’accomplir le plan de salut. La traître serait alors le plus fidèle de tous.

Bien que fascinante, cette version n'a jamais été reconnue par l'Église, et son authenticité n'a jamais été reconnue. Mais elle alimente surtout les réflexions philosophiques et théologiques sur la complexité du personnage de Judas.

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