Proche de Jésus-Christ, Judas a trahi sa confiance. En échange de quelques piécettes, l'apôtre l'a livré aux ennemis du prophète, les grands prêtres juifs et les romains qui dominaient Jérusalem. À cause de Judas, Jésus a été arrêté et crucifié.
Comme beaucoup de salauds, Judas a mal fini, mais à la différence de bon nombre d'entre eux, il a tout de même eu des remords, ce qui a fait dire à certains que Judas n'a peut-être pas trahi Jésus.
Après la crucifixion et la mise au tombeau, c'est la résurrection de Jésus, dernier acte de ce que l'on appelle la Passion du Christ. À ce moment, Judas ne vient pas tout en haut d'une montagne de Galilée où le Christ a donné rendez-vous aux onze autres apôtres pour leur demander de prêcher la bonne parole et de baptiser les disciples au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Judas n'est pas là.
Il a des remords. Il a fait tuer celui qui lui a fait confiance et qui n'aurait pas fait de mal à une mouche. Selon l'Évangile de Matthieu, Judas rend les 30 pièces d'argent aux grands prêtres et leur déclare : "J'ai péché", en livrant un sang innocent. Mais les prêtres ne veulent rien savoir et mettent Judas à la porte. Déprimé, rejeté de tous les côtés, il se suicidera par pendaison.
Saint Luc, lui, donne une tout autre version de la mort de Judas. Cet homme, avec le salaire de son iniquité, avait acheté une terre. Il est tombé en avant, s'est ouvert par le milieu et ses entrailles se sont toutes répandues. Une autre version, plus tardive, racontera à peu près la même fin. Judas est bien pendu, sauf qu'il survit. Mais il est tellement sonné, groggy, qu'il ne fait pas attention à une charrette qui passe sur son chemin. Et Judas se ferait finalement écraser. Ses boyaux se répandraient sur la chaussée.
Deux siècles plus tard, un texte découvert dans les années 1970 en Égypte, l'Évangile de Judas, va tenter de réhabiliter la figure du traître. Cet Évangile raconte que Jésus a demandé à Judas de le débarrasser de son enveloppe charnelle. En clair, de l'aider à mourir en allant le livrer aux Romains. Cet Évangile laisse supposer que Judas était l'apôtre le plus proche de Jésus, puisqu'il était chargé de mettre en œuvre la demande de son patron. Et comme Judas avait bon cœur, comme Judas adorait Jésus, il se serait sacrifié. Pas très convaincante cette version. D'ailleurs, l'Évangile de Judas a été reconnu apocryphe, c'est-à-dire que son authenticité n'a jamais été reconnue.
Depuis des siècles, Judas est donc une figure universellement connue et elle véhicule tous les stéréotypes antisémites. Pendant longtemps, Judas était l'ennemi numéro un de la chrétienté. Il a incarné le traître parfait, attaché aux richesses matérielles plutôt qu'aux richesses spirituelles, représenté avec une bourse d'argent à la main, une barbe et des cheveux roux, et affublé d'un manteau jaune, couleur symbole de l'infamie et de la traîtrise.
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