S’il y a un mot qui était sur toutes les lèvres en 2020, à côté de coronavirus, c’est bien le mot "argent". Figurez-vous que depuis le 1er janvier, on a créé pas loin de 10 mille milliards de dollars, d’euros, de livres, de yen ou de yuans dans les pays de l’OCDE, en gros, les pays développés.
Tout ça, c'est sans compter les billets de banque imprimés dans certains pays où l’inflation dépasse l’imagination : 10.000 % par exemple au Venezuela, 700 % au Zimbabwe. Cette création monétaire incontrôlée fait dire aux économistes à commencer par notre cher François Langlet que l’on fabrique de la monnaie de singe. Mais, savez-vous d’où vient cette expression ?
Voici trois réponses possibles, mais une seule est la bonne :
1. Monnaie de singe nous vient de la primatologue Diane Fossey : en observant les gorilles avec lesquels elle a vécu dans la jungle pendant des années, elle a remarqué qu’ils échangeaient des fruits entre eux comme s’il s’agissait d’une monnaie.
2. À Paris au XIIIe siècle il fallait payer un droit de passage pour franchir la Seine par le pont qui partait de la rue Saint Jacques et rejoignait l’Île de la Cité. Mais pour les montreurs d’animaux, le passage était gratuit. Les montreurs de singes devaient, pour passer, leur faire faire un tour.
3. En 1944 lors du débarquement les troupes américaines sont arrivées avec leur monnaie, qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à des dollars américains. Comme les Normands n’en voulaient pas, les GI échangeaient le vin et le fromage contre des boîtes de Corned Beef, autrement appelé singe en boîte.
La solution est la réponse 2. En effet, l’expression payer en monnaie de singe ne date pas d’hier et remonte bien au XIIIe siècle, et plus précisément à l’an 1268. À cette date, l’un des premiers prévôts de Paris, le prévôt est alors un peu comme le maire de la ville, écrit le “livre des métiers”. C’est un peu une sorte de recueil des règles qui régissent la cité. C’est dans ce livre que la règle du péage pour aller sur l’Île de la Cité, le coeur de la capitale, est fixée. Pour les marchands venant vendre un ou plusieurs animaux, il faut payer un droit de passage.
Si le singe est joueur, jouer en doit devant le péagier
Etienne Boileau
Sur l’Île de la Cité à l’époque, il y avait
notamment un marché à la volaille, installé à la place de l’actuelle préfecture de
Police, c’est pour cette raison qu’on appelle les flics des poulets. Mais il n’y avait pas que des marchands de volailles à vouloir
traverser, il y avait aussi des montreurs d’animaux dressés. Et pour eux, comme ils
venaient mettre de l’animation sur le marché, le passage était gratuit !
Je cite le livre d'Etienne Boileau, le prévôt, à ne pas confondre avec Nicolas Boileau
l’écrivain qui arrive 4 siècles plus tard : "Si le singe est joueur, jouer en doit devant
le péagier". C’est évidemment du vieux français. Aujourd’hui, payer en monnaie de singe contrairement à ce que l’on peut penser, ne
signifie pas payer avec une monnaie sans valeur, mais en réalité, payer en faisant des
singeries, en disant des belles paroles, bref, en faisant un numéro.
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