- 24m41s
3 min de lecture
Un chien triste (Illustration).
Crédit : OLI SCARFF / AFP
L'esprit de détour n'est pas une capacité très développée chez les chiens. Preuve en est une expérience menée en 2010, sur 30 chiens. Une barrière et une récompense derrière la barrière.
Pour atteindre la récompense, les chiens devaient faire un détour par une ouverture située à une extrémité de la barrière. Il n’y a pas eu trop de difficultés pour la première phase de test. Deuxième phase de test : l’ouverture était de l’autre côté de la barrière. 29 des 30 chiens testés se sont obstinés à vouloir passer du premier côté, qui était maintenant fermé.
Et ce n’est pas tout. Face à une barrière transparente, les chiens ont encore plus de mal à faire un détour que lorsque la barrière est opaque. Et plus la récompense est proche du chien, plus c’est difficile pour eux de prendre du recul, comme si la récompense avait l’effet d’un "aimant perceptuel".
Là où ça pique encore un peu plus, c’est que quand on mène des expériences similaires en comparant des chiots et des louveteaux, les louveteaux commettent beaucoup moins d’erreurs.
Autre comparaison qui va faire plaisir à tous les propriétaires de chats : lors d’un test similaire au tout premier dont je vous ai parlé, au cours duquel le chien s’acharne à vouloir repasser par la première ouverture alors que la solution est maintenant de l’autre côté, les chats eux, changent de stratégie sans problème.
Les capacités intellectuelles de nos chiens sont-elles à minimiser ? Alors non, pas de raccourci. Ce n’est pas parce que vous n’excellez pas dans tous les domaines que vous êtes idiot. Et cette capacité de détour n’est pas liée à la complexité du cerveau, car les araignées, par exemple, sont très performantes dans cet exercice et pour autant, il y a une grande différence d’évolution entre une araignée et un chien.
Si l'on reprend la différence de succès sur ces tests entre le loup, ancêtre du chien, et notre chien de compagnie, on peut émettre l’hypothèse que c’est une compétence qui lui a été moins utile à un moment donné de son histoire et qui ne s'est pas "éteinte" mais atténuée.
La domestication n'a pas rendu nos chiens moins intelligents, mais elle a développé chez nos chiens certaines capacités au détriment d’autres. Et quand le chien ne parvient pas à résoudre un problème ou s’extirper d’une situation, plutôt que de s’acharner et de perdre de l’énergie, que fait-il ? Il demande de l’aide à l’humain : il se tourne vers lui et attend un indice, un signe. Et ça, c'est une faculté que les loups n’ont pas.
Donc les chiens sont peut-être moins persévérants et moins aptes à s’extirper d’une situation seuls, mais la domestication a façonné une forme d’intelligence, plus sociale et plus en interaction avec l’humain. D’ailleurs, on ressent même la différence au sein des races. Certaines races de chiens dites plus "coopératives", comme les border colliers, les labradors, vont s’améliorer plus rapidement dans l’exécution de certaines tâches en observant l’humain le faire, par rapport à d’autres races qui sont plus indépendantes.
Vous pouvez trouver d'autres anecdotes fascinantes et décryptages comme celui-ci dans le livre sur le chien, sorti très récemment aux éditions humenSciences, Le monde secret du chien, de Jessica Serra.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte