Comment certains poissons utilisent l'électricité pour chasser, se cacher ou se parler

On connaît mal les habitants de la mer, pourtant certains sont vraiment des génies. C'est ce que nous démontre avec brio Bill François dans le livre Les Génies de la Mer (ed. Flammarion). Le talent des poissons commence dès la naissance. Par exemple, la larve du poisson-lune : elle est minuscule, 5 millimètres, puis va grandir plus de 60 millions de fois pour devenir le plus grand poisson osseux du monde, qui dépasse les deux tonnes.

Mais savez-vous comment vivent les œufs de poisson qui généralement sont largués dans la mer ? Ils ont une sorte de petit sac sous le ventre avec de la nourriture pour survivre quelques jours avant de se débrouiller eux-mêmes.

Ce livre est une galerie de portraits d'êtres incroyables, comme la raie électrique, aussi appelée torpille. C'est grâce à elle qu'on a inventé la pile, par exemple. On connaît désormais des centaines de poissons électriques, qui utilisent cette électricité pour communiquer, tuer leurs proies, etc. Dans les eaux profondes, 76% des habitants émettent de la lumière, ici encore pour chasser, se cacher ou parler.

L'anchois invisible et l'albatros voyageur

L'anchois, lui, a inventé la cape d'invisibilité, comme celle de Harry Potter. Ses écailles argentées prennent la couleur de la mer qui l'entoure pour devenir invisible. Les halobates, eux, sont les seuls insectes à vivre au grand large. Ils sont tellement petits et légers qu'ils marchent sur l'eau. Si ils tombent, ils ont des poils cirés qui emprisonnent une couche d'air pour leur permettre de ne pas se mouiller.

Dans le genre incroyable, il y a l'albatros, qui vole des kilomètres sans se poser. Il parcourt 200 000 kilomètres sans jamais se poser et revient chaque année pour retrouver son compagnon ou sa compagne. Leurs retrouvailles sont géniales : des danses de joie très sophistiquées, très codifiées. Quand ils ont dansé, ils élèvent leurs petits avant de repartir faire le tour du monde. Les albatros volent dans les tempêtes et dans les houles, car ils tirent leur énergie du mouvement des mers. Leur bec est un couteau suisse qui sert à la fois à mesurer sa vitesse pour adapter son vol, qui est capable de sentir la nourriture à plus de 20km de distance et qui transforme l'eau salée en eau douce.

Mais comment font-ils, ces animaux, pour supporter le sel de la mer ? Les oiseaux peuvent avoir un bec désalinisateur ou une petite glande sous le bec. La tortue, elle, pleure, et l'iguane, lui, éternue.

Pour finir, la sardine. Elles vivent en groupe sans chefs ni hiérarchie, mais dans une union incroyable. On ne sait pas encore comment elles communiquent entre elles, mais par exemple, quand un thon arrive, en une fraction de secondes, elles lui font face, l'enveloppent de bulles mouvantes pour le désorienter.