Une super-héroïne arrive enfin sur grand écran. Wonder Woman aura dû attendre plusieurs décennies avant d'avoir droit à son long-métrage. Alors que ses compères de la Justice League, Superman et Batman, ont pris vie au cinéma depuis 1948 et 1989, l'Amazone aux supers-pouvoirs n'a eu droit jusqu'ici qu'aux dessins animés et aux séries télévisées.
Attendu depuis 2013, le blockbuster avec Gal Gadot se doit d'être une réussite. Pas seulement car il est le premier de l'univers DC à mettre une femme à l'honneur, mais aussi parce que Warner Bros n'a plus le choix. Le géant du cinéma doit redorer le blason de ses supers productions après les échecs, au moins au niveau critique, de Batman V. Superman : L'Aube de la Justice et Suicide Squad. Sur ses dernières productions, qui doivent lancer l'univers de la Justice League, DC Comics est à la traîne par rapport à Marvel et mise sur Wonder Woman pour renouer avec le succès.
C'est un fait, Batman V. Superman et Suicide Squad ont été des déceptions à leur sortie. Après la trilogie de Christopher Nolan, l'adaptation la plus réussie de l'histoire de Batman pour une grande partie de la critique, cette nouvelle version a un goût d'inachevé. L'intrigue est bancale, se focalise sur une psychologie de comptoir dont le twist déçoit.
Alors que le film devait ouvrir une nouvelle ère pour les films Warner tirés de l'univers de DC Comics, il n'a pas donné envie d'en savoir plus. Pourtant, cette première apparition conjointe de Batman et Superman avait de quoi séduire. Les spectateurs avaient droit à un casting de choix (Ben Affleck, Henry Cavill, Amy Adams, Jesse Eisenberg, Jeremy Irons, Gal Gadot) mais surtout le choc de deux des plus grands super-héros.
Batman V. Superman récoltera toute de même 873 millions de dollars au box-office mondial (réalisant le cinquième meilleur jour d'ouverture de tous les temps aux États-Unis), mais pas le milliard escompté. La version longue du film, sortie en juin 2016, est plus aboutie avec ses 30 minutes supplémentaires mais le mal est fait : ce qui devait être le grand retour de DC Comics à l'écran a un goût d'échec.
Warner pensait inverser la tendance avec ce qui devait être le film de l'été 2016, Suicide Squad. Mais, une nouvelle fois, l'idée de départ, bonne sur le papier, ne tient pas ses promesses : réunir les vilains les plus emblématiques de l'univers DC Comics, dans un film à l'humour décalé, déçoit et place Warner sur une mauvaise pente. Le long-métrage a été un échec critique et commercial. Ses recettes s'élèvent à 135,1 milions de dollars, une déception pour un film de cette ampleur qui a coûté 175 millions de dollars.
Wonder Woman apparaît donc comme le sursaut de Warner Bros et de DC Comics pour retrouver le succès des années précédentes. Le film a aussi la lourde tâche de présenter une super-héroïne déjà introduite dans Batman V. Superman mais que le grand public connaît peut-être moins. Si elle est une des figures principales de l'univers DC, le peu d'adaptation télévisées auxquelles elle a eu droit ne lui permettent pas d'être aussi populaires que ses homologues masculins.
Le film est aussi le premier d'une série. Sans pouvoir donner un nombre exact de longs-métrages il est peu probable que Warner se contente d'un seul opus sur l'Amazone. Wonder Woman doit faire en sorte d'attacher ses téléspectateurs tout en laissant assez d'ouverture pour une suite logique et qu'on aura envie de voir.
Wonder Woman est le dernier membre de la Justice League a être introduit avant le film qui les réunit, prévu pour novembre 2017. C'est donc à elle que revient la lourde tâche d'introduire le nouvel univers voulu par Warner et qui rassemble différents héros de DC Comics. Comme Marvel, le studio mise désormais sur les films de groupe plutôt que sur les aventures individuelles de ses héros.
Si le blockbuster ne séduit pas, il ne donnera pas envie de retrouver Wonder Woman et ses acolytes. Plus qu'un simple film de super-héros, Wonder Woman est la dernière pierre sur laquelle reposera l'univers de la Justice League. À lui d'être à la hauteur pour espérer concurrencer Marvel et ses Avengers.
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