C'est un film coup de poing. Les Misérables sort en salle ce mercredi 20 novembre, mais a déjà fait ses preuves lors du dernier Festival de Cannes en repartant avec le prix du Jury. Désormais candidat de la France pour les Oscars, le film a déjà été vendue dans une cinquantaine de pays. "C'est un sujet universel, puisque ça parle de la misère, de la misère sociale", a confié le réalisateur sur RTL. "On l'a vu quand on faisait des projections à l'étranger (...) c'est un film qui parle à tout le monde", poursuit Ladj Ly.
Les Misérables font partie de ces claques de cinéma que l'on prend parfois devant un grand écran. Narration, mise en scène, interprétation : tout ici est à la fois instinctif et maîtrisé. Ladj Ly propose une plongée haletante en banlieue, mêlant force de documentaire avec un scénario non manichéen, pour offrir un grand moment du 7ème art.
Le problème vient d'en haut et nous vivons tous cette misère
Ladj Ly
L'histoire est celle de Stéphane, policier tout juste muté à la Brigade Anti Criminalité de Montfermeil (Seine-Saint-Denis) et qui va vite découvrir le boulot et les méthodes parfois radicales de ses coéquipiers. Il va également faire connaissance avec les règles des quartiers, la place très hiérarchisée de chacun, le poids des traditions ou de la religion.
Quand une interpellation tourne mal, blessant grièvement un adolescent, Stéphane et ses collègues tentent de dissimuler les faits, mais un drone piloté par un enfant a tout filmé. La vidéo balancée sur les réseaux sociaux va allumer un feu que personne ne pourra contrôler et dans lequel les très jeunes de la cité vont décider de consumer leur rage.
"Ce film est un témoignage sur ses banlieues", révèle Ladj Ly au micro de RTL, un témoignage que j'estime sincère, juste. Un témoignage qu'il était important de faire aujourd'hui, car malheureusement on entend souvent parler de ces quartiers, mais très peu de gens savent comment ça se passe de l'intérieur", explique-t-il. La justesse du réalisateur est dans cette volonté de ne vouloir accabler personne, ni les policiers, ni les habitants, ni les jeunes, car "le problème vient d'en haut et nous vivons tous cette misère."
Depuis La Haine (de Mathieu Kassovitz, qui a d'ailleurs apporté son soutien à Ladj Ly, ndlr), film sorti en 1995, demeure l'impression que le constat, déjà très sombre dans son film, s'est encore aggravé quand on regarde Les Misérables. Mais Ladj Ly reste optimiste malgré tout, "On peut trouver des solutions, mais il faut une réelle volonté politique", estime-t-il. Mon film est un film qui laisse de l'espoir".
Pour aider ce milieu, cette génération qu'il connaît bien, Ladj Ly ne s'est pas arrêté à en dresser un constat. Le réalisateur a créé en 2018 à Montfermeil, une école gratuite de cinéma, l'École Kourtrajmé. "L'idée était de donner la chance à toute cette nouvelle génération (...) c'est une école ouverte à tous, sans limite d'âge."
Sur 2.000 candidats, 30 retenus dont 15 apprentis réalisateurs et 15 apprentis scénaristes. Ils ont postulé avec un projet en tête et ont six mois pour le finaliser. Les trois meilleurs seront réalisés. Parmi les élèves, on retrouve Sonia, 27 ans, qui vient d’Ivry-sur-Seine, un Master d’histoire et de Sciences Politiques en poche, ou encore Maurad, le doyen de 41 ans, qui a lâché un poste important dans la logistique pour venir à Kourtrajmé.
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