"Emmanuelle" : que vaut la nouvelle version du film érotique culte ?

Cinquante ans plus tard, une nouvelle version du film "Emmanuelle" sort au cinéma. La réalisatrice Audrey Diwan a souhaité se détacher du film de 1974 pour proposer une nouvelle intrigue.

L'équipe du film "Emmanuelle" lors de l'avant-première le 20 septembre 2024.

Crédit : ANDER GILLENEA / AFP

CINÉ - "Emmanuelle" : une nouvelle version du classique du cinéma érotique des années 1970

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Mercredi 25 septembre sort la nouvelle version d'un classique du cinéma érotique des années 1970 : Emmanuelle. En 1974, le film réalisé par Just Jaeckin avait attiré neuf millions de spectateurs français et près de 50 millions dans le monde. Il était resté à l'affiche pendant dix ans dans une salle à Paris, dans laquelle les touristes venaient voir le film.

L'histoire racontait comment la femme d'un diplomate découvrait les joies du sexe exotique en rejoignant son mari à Bangkok. L'actrice, Sylvia Kristel est devenue une star et a ensuite tourné dans une série de suites. Cinquante ans plus tard, le film d'Audrey Diwan n'a plus grand-chose à voir avec l'original.

La réalisatrice est revenue au livre d'origine, publié en 1959 par Emmanuelle Arsan, devenu un phénomène pré-féministe avant mai 1968. Le film de 1974 montrait Emmanuelle comme un objet de plaisir offerte aux hommes. Dans le nouveau film, il s'agit d'une jeune femme indépendante qui travaille dans l'hôtellerie de luxe et qui décide d'aller à la recherche d'un plaisir sexuel qu'elle ne parvient pas à ressentir.

"Mon projet, c'était de faire table rase du passé", a indiqué Audrey Diwan, la réalisatrice. En 2024, Noémie Merlant incarne la nouvelle Emmanuelle. Depuis le premier film de 1974, l'érotisme a laissé la place à la pornographie accessible pour tous.

L'Emmanuelle de 2024 est un film post #MeToo qui ne propose pas de sensations fortes. L'ensemble est parfois un peu cérébral et garde le spectateur à distance. Audrey Diwan signe un film à l'esthétique troublante, porté par une actrice qui impressionne, avec un discours nécessaire sur ce territoire souvent méconnu des hommes : le plaisir féminin.

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