#MeToo du cinéma : neuf femmes accusent le producteur Alain Sarde de viols et agressions sexuelles

Lundi 13 mai, le magazine "Elle" a révélé que le producteur de cinéma français, Alain Sarde, était visé par des faits de viols ou et d'agressions sexuelles sur neuf femmes lorsqu'elles étaient mineures ou jeunes actrices.

Alain Sarde

Crédit : BERTRAND LANGLOIS / AFP

CINÉMA - neuf femmes accusent le producteur Alain Sarde de viols et agressions sexuelles

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À la veille du Festival de Cannes, un nom s'est ajouté à la liste des hommes visés par des faits d'agressions sexuels et de viol, du mouvement MeToo : celui d'Alain Sarde. Dans une enquête publiée lundi 13 mai, le magazine ELLE a révélé que neuf femmes accusent le producteur de cinéma français, Alain Sarde, de crimes sexuels commis lorsqu'elles étaient mineures ou jeunes actrices.

Selon les témoignages, les faits remontent aux années 1980 et 1990 et n'ont pas fait l'objet de plaintes, selon le magazine. Une actrice "de séries télé des années 1990-2000" confie comment le producteur, aujourd'hui âgé de 72 ans, l'aurait violée alors qu'elle avait 15 ans, en 1985, sous prétexte d'un rendez-vous professionnel pour un rôle dans son appartement privé du VIIIe arrondissement de Paris.

D'autres femmes, dont les prénoms ont été changés, dénoncent viols, tentatives de viol ou ce qui pourrait s'apparenter à une tentative de proxénétisme. Ces femmes affirment avoir vu leur carrière stoppée net. Un traumatisme, vécu sans le moindre soutien de leurs agents auxquels elles se sont parfois confiées. Invitations chez le producteur, tentatives de séduction, chocolats, agressions… Toutes décrivent un mode opératoire identique.

Alain Sarde mis en examen pour viol en 1997

Dans ELLE, l'avocate du producteur, Me Laffont dément ces accusations "mensongères, qui lui prêtent des comportements qu'il réprouve et qui lui sont totalement étrangers. (Alain Sarde) les réfute avec la plus grande fermeté et affirme n'avoir jamais usé de la moindre violence ou contrainte dans ses relations avec les femmes dont le consentement a toujours été primordial pour lui", ajoute son conseil.

Celui qui a été le collaborateur de Roman Polanski avait été mis en examen pour "viol" en 1997 dans une affaire de proxénétisme mêlant des personnalités politiques, artistiques et sportives en France et à l'international. Il avait bénéficié d'un non-lieu près de deux ans après avoir été mis en cause par deux jeunes femmes, entendues comme témoins dans le cadre du démantèlement d'un réseau de prostitution de luxe à Paris.

Ces accusations surviennent au moment où une centaine d'artistes réclament, dans le journal Le Monde, une loi intégrale sur les violences sexuelles. Une pétition signée par Isabelle Adjani, Emmanuelle Béart, Muriel Robin, Philippe Torreton ou encore Judith Godrèche, qui présentera mercredi 15 mai le court-métrage Moi aussi, réalisé en hommage aux victimes. Manière pour le festival d'afficher sa sérénité face au climat ambiant et surtout son soutien à la cause.

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