Jean-Paul Belmondo n'avait pas froid aux yeux. Sur le ring, dans les airs, suspendu à un hélicoptère, l'acteur a marqué des générations de fans dans ses films au cours de cascades spectaculaires. Déjà petit, Jean-Paul Belmondo avait le goût pour les acrobaties.
"Jean-Paul a un corps hors normes. Il suffit de palper son bras pour découvrir la densité incroyable de sa musculature. Il aurait pu être cascadeur professionnel, si son talent ne l'avait conduit ailleurs", expliquait Rémy Julienne, doublure de "Bébel" en 2016 à Paris Match. Les deux hommes ont commencé leur collaboration en 1971 dans Le Casse d'Henri Verneuil. Plus tard dans L'homme de Rio, Belmondo entre dans la légende des cascadeurs en passant d'un immeuble en construction à un autre grâce à un câble tendu dans le vide. Une prouesse impressionnante, qui aurait pu mal finir.
En effet, dans son livre Belmondo, Philippe Durant raconte que l'équipe du film a découvert qu'au beau milieu du parcours de l'acteur, le câble n'était pas assez tendu. Jean-Paul Belmondo ne peut alors ni avancer, ni reculer et ses mains commencent à fatiguer. "Accroche-toi avec les jambes et repose-toi", lui hurle alors le réalisateur Gil Delamare. La cascade est réussie et la prestation de "Bébel" saluer de toutes parts.
"Personne ne m'a fait autant confiance que lui pour réaliser ce que nous imaginions pendant la préparation d'un film. C'est comme s'il remettait sa vie entre mes mains", confiait encore Rémy Julienne, décédé en janvier dernier, des suites du coronavirus à 90 ans.
Dans Joyeuses Pâques de Georges Lautner, Rémy Julienne racontait : "Dans la séquence prégénérique, le bateau que Belmondo pilotait devait passer à grande vitesse par-dessus un îlot et traverser une cabane des douanes". "Lui tenait le volant, moi j'appuyais sur l'accélérateur. À cause du vent, nos prévisions de départ, la courbe que nous devions suivre pour atteindre notre cible ont été faussées. L'issue devenait dangereuse. Nous nous y sommes repris à deux ou trois fois. Finalement, son instinct, combiné à notre complicité, a permis de déjouer les pièges. Quand cela a été terminé, nous avons échangé un long regard qui disait, en gros, notre admiration mutuelle et, en même temps, qu'on avait vraiment frôlé la catastrophe !", conclut-il.
En 1992 dans les colonnes de Première, Jean-Paul Belmondo revenait sur ses cascades. "Je n'ai jamais compris pourquoi on m'a tant reproché mes cascades. Si je les faisais, c'était parce que ça m'amusait ! Si je me pendais sous des hélicoptères, c'est parce que je n'ai pas le vertige. Le cinéma m'a donné l'occasion de faire des choses que je n'aurais jamais faites", expliquait-il.
"Ça a commencé avec L'Homme de Rio, et puis je me suis retrouvé accroché à un hélicoptère au-dessus de Venise, de Paris, du Népal... Sur le toit d'un avion, au-dessus de Villacoublay... Où je peux faire ça sans me retrouver au poste ? Je m'amusais, et les gens aimaient ça... Mais je suis devenu 'Jojo la Cascade' ; pour l'intelligentsia parisienne, je ne savais plus jouer la comédie : j'étais devenu un cascadeur. Comme s'il suffisait de se pendre à un hélicoptère pour faire des entrées...On m'a fait un procès à l'envers en disant que si je n'avais pas monté ces films-là, je n'aurais plus tourné du tout !", confiait-il encore.
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