Producteur, réalisateur et scénariste, Claude Lelouch joue avec les époques et les conventions. Dans Jour J, il raconte comment il a piégé le Festival de Cannes en 2007.
"Chaque année, je faisais un film, et chaque année les critiques sortaient les mêmes papiers (...) quel que soit le film que je sortais, ils changeaient le titre et le casting (...) Je me suis dit, je vais m’amuser et je vais leur faire croire que j’ai découvert un jeune metteur en scène qui s’appelle Hervé Picard et qui fait son premier film", explique le réalisateur au micro de Jour J. Hervé Picard était le nom de son professeur de tennis. En 2007, il utilise ce pseudonyme pour réaliser son film Roman de Gare.
Le film se retrouve dans la sélection officielle du Festival de Cannes en 2007 et les critiques se veulent unanimes. "D’un seul coup, j’entendais des trucs que je n’avais jamais entendus quand je m’appelais Claude Lelouch" explique le producteur. C’est avec cette nomination sous le pseudonyme d’Hervé Picard, que le réalisateur révèle sa supercherie.
"Je n’ai pas le sentiment de travailler quand je fais des films, quand j’écris, quand je fais du repérage. Je n'ai aucun mérite d’avoir fait ces 50 films, je les ai faits au nom du plaisir", poursuit le réalisateur.
Âgé de 4 ou 5 ans, Claude Lelouch rencontre le cinéma dans un contexte de guerre. Ce dernier lui servira de cachette et lui sauvera la vie.
Il revient sur cet épisode marquant de son enfance au micro de Jour J. "C’était l’époque où on (sa famille, ndlr) était recherché par la Gestapo […] ma mère me cachait dans les salles de cinéma et c’est comme ça que le cinéma a commencé à me sauver la vie. Et j’étais fou de joie, j’avais 4-5 ans […] j’étais au premier rang et j’étais fasciné, je me suis dit, 'c’est formidable'. Donc j’ai commencé par rêver. Tous ces gens que je voyais à l’écran, c’étaient les mêmes que ceux que je voyais dans la rue en plus beau, en plus courageux, en plus intelligent et je me suis dit, ce sont ces gens-là que j’ai envie de fréquenter.".
"Le cinéma m’a toujours fasciné et j’étais un enfant qui ne tenait pas en place. Et un jour, ils (ses parents, ndlr) se sont aperçus que le seul endroit où j’étais calme, c’était au cinéma. Et évidemment, je suis tombé amoureux de cet endroit" raconte le réalisateur. Devenu son repère, il y allait tous les jours, explique-t-il, c’était sa "garderie".
Jour J, c'est l'émission des grands entretiens d'actualité internationale, culturelle, économique et politique. Chaque jour sur RTL de 20h à 21h et en podcast, Flavie Flament reçoit un acteur de l'actualité et revient avec lui sur une date fondamentale de sa vie.
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