"Anthracite" (Netflix) : ces véritables affaires criminelles auxquelles fait référence la série

Une geek à la recherche de son père et un orphelin en réinsertion après un passage en prison, voilà le drôle de duo formé par Ida Heilman (Noémie Schmidt) et Jaro Gatsi (Hatik) dans la série française "Anthracite", disponible sur Netflix. Les deux personnages se retrouvent mêlés à l'histoire d'une secte installée dans la ville fictive de Levionna, dans les Alpes. Son nom : la secte des Écrins.

En 1994, les membres de ce groupe vivant en vase clos dans une maison située en bordure d'un lac ont décidé de mettre fin à leurs jours. Un suicide collectif qui a traumatisé l'ensemble de la région. Et si cette histoire vous rappelle quelque chose... c'est tout à fait normal.

"Nous sommes partis d'un petit traumatisme d'adolescence qui était le massacre du Temple Solaire qui s'est déroulé à quelques kilomètres de là où j'habitais", a déclaré Fanny Robert, la créatrice de la série dans des propos rapportés par Allociné. "Ça avait eu un énorme ralentissement dans la région et ça a infusé notre imaginaire."

L'Ordre du Temple Solaire, la vraie secte des Écrins

Selon les croyances des adeptes l'Ordre du Temple Solaire, le suicide permet à leur âme de voyager vers une autre planète : c'est ce qu'ils appellent "le transit". En décembre 1995, c'est ainsi que seize personnes sont découvertes sans vie sur le plateau du Vercors, au lieu-dit du "Trou de l'Enfer", en Isère.

Dans ce massacre, Alain Vuarnet, fils du champion de ski Jean Vuarnet, a perdu son frère, Patrick, et sa mère, Édith. Il raconte, dans Les Voix du Crime, comment il a découvert la double vie de ses proches et comment il a tenté de les sortir de l'emprise... en vain. 

La veille de Noël 1995, Alain Vuarnet apprend que Patrick et Édith font partie des victimes du Vercors. En se renseignant, il remet en question la thèse du suicide collectif et milite pour que les faits soient qualifiés d'assassinat : selon lui, le gourou de cette secte internationale, Jo Di Mambro, a tout manigancé avec l'aide de complices. Une hypothèse qui n'a pas été retenue par la justice, mais qui trouve écho dans la série "Anthracite".

Une série de disparitions, comme celle des "Disparus de l'Isère"

Et si les membres de la secte des Écrins ne s'étaient pas suicidés ? En six épisodes, la série "Anthracite" joue sur l'ambiguïté du massacre avec des ressorts narratifs laissant planer l'ombre d'un meurtrier, voire d'un phénomène paranormal.

Lorsque la gendarme Giovanna Deluca (Camille Lou) se voit attribuer l'enquête pour disparition inquiétante d'une jeune fille, elle fait tout de suite le lien avec une série de disparitions mystérieuses ayant eu lieu dans les environs de la ville de Levionna depuis le suicide collectif de la secte des Écrins.

Une affaire dans l'affaire qui rappelle celle des "Disparus de l'Isère", autre véritable série criminelle qui a marqué le département. Fabrice Ladoux, Ludovic Janvier, Charazed Bendouiou... Entre 1980 et 1996, neuf enfants ont disparu sans laisser de traces. Trente ans après, seulement trois affaires ont été élucidées. Pour le reste, le dossier est aujourd'hui entre les mains du pôle cold-case de Nanterre, qui continue de mener l'enquête.

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