Paris, Marseille, Lyon... Quand les villes ont changé de noms dans l'Histoire
Les noms de nos villes nous semblent immuables, et pourtant nombre d’entre elles en ont changé… et continuent de le faire !

La semaine passée, nous avons évoqué tous ces départements qui ont changé de nom récemment ou au cours de l’histoire. Reprenons notre balade, puisque ce sont les vacances, et faisons un petit tour des villes qui ont changé de nom, elles aussi. Eh oui, les noms de nos villes nous semblent immuables – pourtant il suffit d’avoir lu Astérix pour savoir que Paris, par exemple, ne s’est pas toujours appelé Paris… C’était Lutèce, à l’époque gallo-romaine, cette cité que les Romains appelaient Lutetia et qui est devenue Paris vers l’an 310, parce que c’était celle de la tribu gauloise des Parisii. On sait bien que le Lugdunum d’alors est devenu Lyon et Massilia Marseille, mais… devinez à quelle époque les villes françaises ont le plus changé de nom…
La Révolution ! Elle a tout révolutionné, y compris le nom de nos villes, en particulier quand il faisait référence à la religion ou à la noblesse. Savez-vous combien de noms de communes commencent par "saint", en France ? 3.927 actuellement, si j’en crois Wikipédia, soit près de 11 % - et 334 seulement, 10 fois moins, commencent par "sainte"… sans commentaire.
Des centaines de villes ont changé de nom sous la Révolution : Le Mont-Saint-Michel est devenu Mont-Michel, Bourg-la-Reine s’est transformé en Bourg-l’Egalité, Fontenay-le-Comte en Fontenay-le-Peuple, ou, plus surprenant, Marseille s’est un temps appelée Ville-sans-Nom et Lyon Commune-Affranchie.
Changer de nom pour se démarquer
Finalement, à l’issue de la période révolutionnaire, ces villes ont récupéré leur ancien nom, en grande majorité. N’empêche : les communes continuent de changer de nom. Le Journal officiel signale une dizaine de modifications chaque année. Parfois il s’agit d’éviter les homonymies, et notamment entre tous ces "saints" ! En 2020, par exemple, le Saint-Flour du Puy-de-Dôme est devenu Saint-Flour-l’Etang pour éviter la confusion avec le Saint-Flour du Cantal. En 2020 également, Montignac, en Dordogne, est devenu Montignac-Lascaux pour marquer la présence sur son territoire de la grotte préhistorique de Lascaux. Il y a quelques années, c’était Châlons-sur-Marne qui décidait de s’appeler Châlons-en-Champagne, un nom plus pétillant !
Et tenez, si, en ce beau samedi, on prenait la Nationale 7, celle "qui fait d’Paris un p’tit faubourg d’Valence, et la banlieue d’Saint-Paul-de-Vence", comme le chantait si gaiement Trenet ? Eh bien figurez-vous qu’à l’époque où Trenet le chantait, le village s’appelait officiellement Saint-Paul tout court, Vence étant le village voisin. Et le succès de la chanson n’est pas pour rien, explique-t-on aux touristes, dans le fait que ce si joli village de la région niçoise ait obtenu, en 2011, le droit de s’appeler vraiment Saint-Paul-de-Vence.
Une sorte d’hommage à Charles Trenet… Il y a d’autres villes pour lesquelles l’hommage est plus évident, comme Fernay, dans l’Ain, devenu Fernay-Voltaire en hommage au philosophe qui a été son bienfaiteur, ou comme Illiers, en Eure-et-Loir, évoqué par Proust dans sa Recherche du temps perdu sous le nom imaginaire de Combray. En 1971, à l’occasion du centenaire de la mort de Proust, Illiers a obtenu de s’appeler Illiers-Combray. La littérature, parfois, change la réalité. C’est pas joli ?