Pour marquer le centenaire de la mort d'Auguste Rodin, une exposition au Grand Palais confronte ses œuvres avec celles des artistes qui lui ont succédé pour montrer combien Rodin a révolutionné la sculpture et a inspiré ses héritiers. Ils ont tous été convoqués au Grand Palais : Carpeaux, Richier, Bourdelle, Brancusi, Matisse, Picasso, Giacometti, et bien sûr Camille Claudel, mais aussi plus proche de nous Baselitz, Lüpertz ou Dodeigne.
Ils ont tous à un moment donné, été inspirés par les assemblages improbables de Rodin, l'attitude d'un de ses personnages, l'expression d'un autre, son mouvement, et même si certains d'entre eux ont du mal à l'admettre, les formes de leurs sculptures le prouvent, a fait remarquer la commissaire de l'exposition Hélène Pinet : "Dans cette exposition, on voit pour la première fois L'Homme qui marche de Rodin et Giacometti", explique-t-elle.
Rodin est le père de la sculpture moderne et c'est encore plus vrai dans l'évolution de son œuvre, telle qu'on la découvre au Grand Palais. Des sculptures académiques à ses débuts, qui très vite deviennent expressionnistes. Rodin n'a pas seulement modelé des corps, il a fait jaillir la passion, la souffrance, et le désir. Surtout le désir, l’érotisme. "Avec Rodin, le marbre tremble", avait-on l'habitude de dire. Et les sculptures comme Le Baiser, Le Penseur, Les Bourgeois de Calais, Les Pleureuses, L'Âge d'airain font partie de cette période qu’on pourrait aujourd’hui qualifier d’érotique.
S’il ne leur manque que la parole, en revanche, on a l’impression de les entendre gémir, jouir. Et puis petit à petit, Rodin va supprimer tout ce qui est inutile pour ne conserver des formes que l'essentiel. Sa sculpture représentant Balzac résume à elle seule cette évolution : "Rodin retrouve le tailleur de Balzac et lui demande une robe de chambre comme la portait l'homme de lettres. Il va tremper dans du marbre et envelopper le corps dans cette robe de chambre pour créer une synthèse du personnage", poursuit la commissaire de l'exposition. La synthèse que Rodin fait de l'image de Balzac ne correspond en rien à l'image de l'homme de lettres que le public a l'habitude de voir. Son Balzac est aujourd'hui considéré comme un des piliers de la modernité.
Mais le Balzac n'est pas la seule œuvre de Rodin qui annonce le XXème siècle. Son idée de sculpter le corps en morceaux aussi. Il exposait des bras, des pieds, comme des œuvres à part entières. Rodin a également été le premier à décider que le socle sur lequel est posé une œuvre fait partie de l'œuvre. Perchant certaines de ses sculptures sur des moulages de colonnades grecques.
Sa modernité vient aussi des mouvements qui animent ses sculptures, ce que montrent à merveille sa série de danseuses nues. Danseuses parmi lesquelles, on reconnaît un étonnant Vaslav Nijinski en faune de l’après-midi. Dans l’expo du Grand Palais, une belle place est aussi accordée aux nombreux dessins de femmes nues que Rodin réalisaient dans son atelier. Des aquarelles dont certaines ont valu à Rodin d'être traité d'érotomane. Comme si c’était une injure !
Lundi 20 mars, La Curiosité est un vilain défaut, sera présenté par Sidonie Bonnec et Thomas Hugues en direct du Grand Palais de 20h à 22h. Un des thèmes l'émission sera dédié à l'univers de Rodin en présence de Catherine Chevillot, conservateur général, directrice du musée Rodin et commissaire de l’exposition.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte