Le procès du Mediator en appel s'ouvre lundi 9 janvier. Une BD intitulée Mediator, un crime chimiquement pur vient de sortir aux éditions Delcourt. C'est une BD qui se lit comme un polar, c'est passionnant. L'auteure, la pneumologue Irène Frachon, a travaillé avec le scénariste de Largo Winch, Éric Giacometti, et le dessinateur François Duprat. Elle l'a voulu comme un polar, parce que ce n'est pas seulement toute l'histoire ou son combat, c'est aussi l'histoire du laboratoire Servier et de son très controversé patron, Jacques Servier, fils de pharmacien, qui est devenu la neuvième fortune de France.
Complètement mégalo, parano, ami évidemment du pouvoir, Jacques Servier n'aura de cesse de se battre pour empêcher son médicament très rentable d'être retiré du marché : le Mediator, ce coupe-faim présenté comme un antidiabétique. Irène Frachon dira : "Servier, c'est un dealer. Il a inventé des dérivés, pour en faire des coupe-faims qui feront 10.000 victimes".
Elle n'a jamais baissé les bras
Alba Ventura
Ce qui est admirable chez cette femme, c'est qu'elle n'a jamais baissé les bras. Il y a encore des gens qui meurent des suites du Mediator. Servier a encore, selon elle, de l'influence.
Elle a raconté tout récemment que dans la dernière promotion de la Légion d'honneur, figurait l'une des fidèles de Jacques Servier, son ancienne conseillère Madeleine Dubois, qui faisait aussi un peu de politique en Haute-Loire. C'est cette Madeleine Dubois qui faisait les allers-retours entre les ministères, notamment celui de Jacques Barrot aux Affaires sociales et le laboratoire Servier.
Selon Libération, c'est un ministre de Bercy qui l'aurait inscrite dans son contingent pour la Légion d'honneur. Un ministre inconnu, celui de la Transition numérique, un certain Jean-Noël Barrot, oui, le fils de Jacques Barrot, lui aussi élu en Haute-Loire.