Depuis l'année dernière, le manga connaît un incroyable succès. Il y a quelques années, Pokémon était à la mode. La furie du manga est au moins aussi puissante chez les jeunes actuellement. Les ventes explosent. Et ce mois-ci, en novembre, pas moins de sept sorties sont prévues, il va y avoir la queue à l'entrée des librairies pour ces BD japonaises.
Les mangas racontent souvent des histoires fantastiques, peuplées de monstres, de pirates et de héros aux pouvoirs surnaturels. Ces albums se lisent à l’envers, en commençant par ce qui est chez nous la fin, donc en tournant les pages de droite à gauche. L'un des plus connus, One Piece, raconte les aventures d’un héros dont le corps a les propriétés du caoutchouc. Comme la plupart des mangas, cet ouvrage est une série, nous en sommes à l'épisode 102 pour la traduction française. One Piece s'est vendu à plus de 500 millions d’exemplaires dans le monde, pour la plus grande part au Japon.
Les mangas reprennent le bon vieux succès des romans d'aventures, avec un graphisme plus ou moins sophistiqué. Les personnages ont un vague air asiatique, ce qui ne trouble pas les jeunes lecteurs français. En 2021, sur les dix bandes dessinées les plus vendues, sept étaient des mangas.
Les librairies ont installé des rayonnages mangas, voire des corners entiers. Ces albums "Made in Japan" représentent jusqu'à 15% de leurs ventes, avec les produits dérivés. Au total, en 2021 toujours, les ventes ont doublé par rapport à l'année précédente, dépassant les 350 millions d'euros avec 43 millions de mangas commercialisés.
Les jeunes se déplacent dans les librairies. Les prix sont assez faibles, de 3 à 7 euros l'album, souvent en papier à peine blanchi. Bien souvent, le jeune client féru de monstres nippons ne paye pas. La subvention de 300 euros donnée à chaque jeune entre 15 et 18 depuis l'année dernière, le pass culture, a fait décoller le marché. 800.000 pass ont ainsi été distribués. 25 à 30% du crédit offert aux jeunes pour se cultiver serait dépensé pour des mangas, selon les observations des libraires.
Des mangas payés par l’argent public. L’affaire a d’ailleurs ému les représentants de la nation. Il y a deux jours, certains d’entre eux, emmenés par le député RN Jean-Philippe Tanguy, ont déposé un amendement pour bouter la BD nippone hors du pass culture. Ils ont subi un cuisant échec, l’amendement a été massivement rejeté. Le manga va donc poursuivre sa trajectoire éblouissante, pour le plus grand bonheur des libraires et des éditeurs. Quant aux créateurs japonais de ces BD, ils remercient l’honorable contribuable français.
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