- 37m16s
2 min de lecture
U2 : l'histoire tragique derrière le titre culte "Bloody Sunday"
C'est aujourd'hui le 25e anniversaire de l'accord de paix conclu entre protestants et catholiques d'Irlande du Nord. Les deux communautés mettent fin à la guerre civile après près de trente ans de conflits, en signant "l'accord du Vendredi Saint", le 10 avril 1998. Un des évènements tragiques qui ont marqué le conflit : le Bloody Sunday, qui a inspiré la chanson de U2.
"Sunday Bloody Sunday" est est extrait de "War", 3e album de U2
Crédit : KEVIN WINTER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
"Des bouteilles cassées sous les pieds des enfants // Des corps jonchant une rue sans issue" : ce que la musique de U2 raconte, c'est la tuerie du 30 janvier 1972 à Londonderry, nom de la deuxième ville d'Irlande du Nord, selon les protestants pro-Royaume-Uni. Les catholiques séparatistes, eux, l'appellent "Derry" tout court.
Ce dimanche-là, des militants catholiques défilent pacifiquement. 20.000 personnes se rassemblent dans la rue, malgré l'interdiction de manifester.
Ulster, occupée par les troupes britanniques, est le théâtre d’affrontements. Ce 30 janvier 1972, les catholiques sont venus pour dénoncer les arrestations arbitraires, quand soudain les manifestants entrent dans une rue interdite.
Des parachutistes britanniques tirent à balle réelle sur les manifestants : 13 civils sont tués, dont six âgés de 17 ans. Des dizaines de personnes sont blessées, c’est la panique dans les rues.
On se demande alors : qui a tiré le premier ? Pour les manifestants, c’est un massacre orchestré par les militaires. L’armée invoque, elle, la légitime défense face à des tirs venus de la foule.
Un blessé décédera de ses blessures et sera la 14e victime de ce massacre. Les militaires sont d’abord blanchis et il faudra attendre un second rapport d’enquête publié en 2010 pour que le Royaume-Uni reconnaisse ses torts.
Le Premier ministre britannique de l'époque, David Cameron, présente ses excuses car ce qu'il s'est passé ce jour-là "n'était ni justifié ni justifiable. C'était mal", affirme-t-il sous les cris de joie et les applaudissements des familles des victimes.
