Tempête : le tiers nord-ouest face à Qumaira
VIDÉOS - La tempête Qumaira s'abat sur le tiers nord-ouest de la France. De fortes rafales de vents sont attendues, 36 départements sont en vigilance orange voire rouge et la pointe bretonne est déjà sous les eaux.
Après Dirk et Petra, la France s'apprête à découvrir Qumaira. Pas moins de 36 départements ont été placés en alerte orange voire rouge dans le tiers nord-ouest du pays où doit déferler une nouvelle tempête hivernale, dans la nuit de jeudi à vendredi.
"Ce n'est a priori pas la tempête du siècle, mais elle peut faire des dégâts", a d'ores et déjà prévenu un prévisionniste de Météo France. Pour preuve, tous les départements situés au nord-ouest d'une diagonale qui fend l'Hexagone de la Charente-Maritime aux Ardennes, en passant par la région parisienne, sont actuellement en état d'alerte.
Avec des vents violents, des précipitations torrentielles sur des sols déjà saturés dans les départements bretons qui paient le plus lourd tribut à ces intempéries à répétition, et un phénomène de vagues submersions sur le littoral, ce nouvel épisode tempétueux devrait s'accentuer au fil de la nuit et se poursuivre jusqu'au milieu de la journée de vendredi.
Morlaix quasiment à l'arrêt
En proie à depuis le mois de décembre et le
passage de la tempête Dirk sur le nord de la France, la ville de Morlaix
est de nouveau l'un des points les plus exposés à la tempête Qumaira. Le département du Finistère a d'ailleurs été placé en vigilance rouge pour les crues par Météo France.
La mairie de Morlaix (Finistère) a interdit l'accès à la ville basse ce jeudi après-midi et demandé un renfort de pompiers en raison des fortes crues attendues dans la commune.
Dès la fin d'après-midi le Queffleut, la rivière qui traverse Morlaix, a commencé à déborder,
inondant un parking et une rue. Une forte crue a également débuté
à proximité de la mairie, provoquée par les pluies torrentielles qui
s'abattent sur les Monts d'Arrée, laissant les commerçants impuissants,
contraints de regarder les eaux monter et de protéger les magasins avec
des sacs de sable et des planches de bois.
"Nous sommes en alerte maximale, a indiqué le maire
de Morlaix, Agnès Lebrun, au micro de RTL. Nous attendons des renforts et cette pluie torrentielle. [...] L'eau est en
train de monter et cela peut aller très, très vite. Ce sont les rivières qui vont
sortir de leur lit. Lorsque cela arrive, cela peut être très brutal et à ce moment-là, on n'arrête plus l'événement." Plus aucun véhicule ne circule actuellement dans la ville, hormis les engins de sécurité - police, pompiers, etc.
Des crues similaires ou supérieures à celles de Noël en Bretagne
Dans le Finistère, outre Morlaix, où les niveaux
des eaux peuvent
être similaires, voire supérieurs à ceux de Noël, Quimperlé devait aussi
connaître une crue de la Laïta comparable à celles de début janvier.
À Landerneau, dans le Finistère, des torrents d'eau étaient déjà constatés en fin d'après-midi, comme on peut le voir sur cette vidéo Ouest-France.
Des inondations étaient également attendues à Quimper ou à Pontivy
(Morbihan), selon les préfectures. Plus
au sud, le pont de l'île de Noirmoutier (Vendée) a été fermé par
précaution jeudi après-midi et le pont de Saint-Nazaire
(Loire-Atlantique) était susceptible de l'être au cours de la nuit.
Des rafales allant jusqu'à 190 km/h dans les Pyrénées
Outre la Bretagne, les Pays de la Loire, la Normandie, l'Ile-de-France,
les départements de la Charente-Maritime, des Deux-Sèvres, de
la Vienne, d'Eure-et-Loir, d'Indre-et-Loire, de Loir-et-Cher et du
Loiret, les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie, ainsi que les
Ardennes et la Marne, ont été placés en alerte orange dans l'après-midi.
Des rafales de vent à 90/110 km/h dans les terres et 120 km/h sur les
côtes sont attendues par Météo-France, qui prévoit des cumuls de pluie
importants, de l'ordre de 30 à 50 mm, et localement 60 à 70 mm sur le
nord du Finistère. De fortes vagues et une élévation du niveau de la mer
risquent aussi de submerger des parties du littoral, fragilisé par les
coups de vent qui se succèdent depuis le mois de décembre.
La
tempête ne doit pas non plus laisser
indemnes les Pyrénées-Atlantiques, où des rafales allant jusqu'à 190 km/h
étaient redoutées à Iraty, en altitude. Les pluies et le vent doivent
s'intensifier sur la façade ouest avant de se décaler vers le nord-est
vendredi matin. À Tours, la statue de Saint-Martin, dressée sur le dôme de la basilique qui lui est consacrée, menace de s'effondrer. Le sanctuaire est fermé et les rues adjacentes ont été barrées en prévision des vents attendus dans la nuit.
Déjà des dégâts
Depuis le 15 décembre, cinq épisodes significatifs d'intempéries ont été
recensés en Bretagne par la direction interrégionale Ouest de
Météo-France à Rennes, selon un rapport provisoire.
Qumaira suit de près la tempête Petra qui a
déjà frappé la côte Atlantique mardi. En raison notamment de la houle,un cargo espagnol s'est encastré dans une digue à Anglet
(Pyrénées-Atlantiques), se coupant en trois et entraînant une fuite de
quelques 20 tonnes de carburant. Jusqu'à 40.000 personnes ont aussi été
privées d'électricité, principalement en Bretagne.
