C'est un aperçu du futur de l'informatique. Plus besoin de s'encombrer d’une souris, d’un clavier d’ordinateur ou de l’écran tactile d’un smartphone pour interagir avec Google. Il suffit désormais de prononcer "OK Google" ou "Dis Google". Telle est la promesse de Google Home, l’enceinte connectée et assistant personnel pilotable à la voix commercialisé en France (149,99 euros) par le géant américain depuis le 3 août dernier. Google Home est le premier objet de ce type à débarquer dans l'Hexagone.
Disponible aux États-Unis depuis près d'un an, Google Home est au cœur d'une bataille entre les géants du numérique qui ont tous investi ce nouveau marché. Google, Amazon, Microsoft, Apple et même Facebook sont en effet persuadés que la voix et les commandes vocales vont remplacer les écrans tactiles et devenir la nouvelle interface informatique de référence. L'enjeu est conséquent : s'ils parviennent à imposer leur solution dans les foyers, ils pourront ensuite y implanter leur écosystème de services.
L’installation de Google Home est plutôt simple. Une fois relié au réseau WiFi, il faut installer l’application Google Home sur son smartphone et l’associer à son compte Google et à ses appareils connectés (téléviseur, Chromecast, enceintes). Les premiers pas sont un peu plus laborieux, le temps d’apprendre à communiquer avec lui : il faut prononcer "Ok Google" ou "Dis Google" pour activer le micro et formuler une requête et "Ok Google, stop" pour arrêter l'appareil. Le volume sonore se règle à la voix ou en faisant glisser le doigt sur la partie tactile supérieure de l'enceinte.
Google Home s’appuie sur l'immense base de données stockée dans les serveurs de Google pour répondre à vos commandes vocales. Il peut répondre à des questions générales, faire des recherches sur le web jouer de la musique et des vidéos via Chromecast et grâce à des partenariats avec Deezer, Spotify ou Netflix. Il peut aussi donner le programme de la journée et de lancer les flashs infos de radios partenaires dont fait partie RTL.
Google Home peut aussi piloter certains objets connectés comme les thermostats Nest et les ampoules Philips Hue. Cela permet d'interagir avec la domotique domestique à la voix : allumer ou éteindre les lumières de telle pièce, baisser la température intérieure.. Les scénarios sont pour l'instant limités mais de nouveaux partenaires devraient bientôt venir compléter la liste, assure Google.
Vous l’avez compris, le potentiel de Google Home est immense. Mais il est pour l’instant encore un peu bridé. La technologie fait ses premiers pas et si la reconnaissance vocale fonctionne à merveille, il faut s’adapter au langage du système pour se faire comprendre sous peine de voir l'appareil s'excuser. Les "Désolé, je ne sais pas comment vous aider" ou "Et là, c'est le bug" sont malheureusement monnaie courante.
Pour visionner une série sur Netflix par exemple, il ne faut pas oublier de préciser sur quel appareil. Ce qui donne des requêtes plutôt fastidieuses du type "Ok Google, met "The Walking Dead sur Netflix avec Chromecast". À noter également que l'appareil ne prend pas encore en compte les saisons ni les épisodes et reprend seulement là où vous vous êtes arrêté la fois précédente.
Il est aussi parfois assez frustrant de constater que Google Home botte en touche alors qu'il connaît la réponse sur le web. Les horaires de bus et les séances de cinéma ne sont pas encore prises en compte par l'assistant vocal qui les connaît pourtant sur smartphone. L'appareil a également du mal à contextualiser les requêtes. Il est par exemple capable de répondre aux questions "Quel âge à Emmanuel Macron ?" et "Quel âge à Barack Obama ?" mais ne sait pas dire "Qui est le plus jeune entre les deux ?". Mais la technologie devrait s’améliorer au fil des prochaines mises à jour.
Reste une question centrale : Google Home est-il le prochain Big Brother ? L’enceinte a besoin d’écouter en permanence ce qui se passe chez vous pour pouvoir détecter le mot clé "OK Google" préalable à toute requête. Un bouton situé au dos de l’appareil permet néanmoins de désactiver ses micros. Google assure que les commandes vocales transitent en local et que les données qui sont ensuite envoyées à ses serveurs sont chiffrées. Et en cas de tentative de piratage, l’appareil ne s’allumera pas. Il est aussi possible de supprimer l'historique des commandes vocales au sein de l'application. A priori, il n'y a donc pas plus à craindre pour sa vie privée qu'avec un iPhone.