Ils sont survivalistes ou plutôt "collapsologues". Ce qui signifie qu'ils craignent l'effondrement de notre civilisation. Ils croient à la fin du monde tel qu'on le connaît et se préparent donc à toutes les éventualités.
Comme cet infirmier qui habite au nord de Troyes. Trousse à pharmacie qui déborde, caves équipées d'un groupe électrogène ou encore de pompes à eau pour prévenir une pénurie d'eau potable.
Dans ses placards, il a même prévu suffisamment de vivres pour tenir un siège.
"Il y a deux mois de nourriture dedans", précise-t-il. Marc se considère comme un homme seulement prévoyant. Reste qu'il l'est un peu plus que la moyenne ! Il adhère à ce qu'on appelle "la théorie de l'effondrement". Pour ces "collapsologues", la fin de notre civilisation, basée sur les énergies fossiles, est annoncée pour les années 2030. Ce scénario n'est pas celui d'un roman post-apocalyptique.
C'est l'une des thèses défendues par des chercheurs, comme le GIEC, le groupe d'experts intergouvernementaux sur l'évolution du climat, et même la NASA qui a publié une étude prédisant la fin possible de notre civilisation industrielle dans quelques dizaines d'années. Cette théorie rencontre un succès inattendu auprès des hommes politiques et du grand public.
Et pour les aider à se préparer, un salon du survivalisme se tient chaque année dans le nord de Paris. Dans cet espace, 80 exposants proposent des solutions pour aider les visiteurs à vivre en autonomie.
Sur les stands, matériel de premiers secours, armes parfois impressionnantes, éoliennes individuelles mais aussi nourriture alternative, avec par exemple des insectes. Mais pour préparer soigneusement sa survie, il faut y mettre le prix. "Il faut compter 12.000 euros pour sa propre éolienne", renseigne un exposant.
Le salon a accueilli l'année dernière 8.000 visiteurs, en majorité des hommes. Organisateurs et exposants sont loin d'être des émules de Rambo. Dans la vingtaine ou trentenaires, ils sont plutôt issus d'écoles de commerce. Et surfent sur un marché qui a le vent en poupe.