"Un jour, je pense que nous pourrons envoyer directement des pensées riches et complètes à d'autres personnes en utilisant la technologie", écrivait début novembre Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, dans une session de questions-réponses sur le réseau social. La télépathie, vieux fantasme de science-fiction, serait-elle sur le point de devenir réalité ? Des chercheurs travaillent en tout cas à la transmission de messages de cerveau à cerveau via des technologies de pointe. Cela marche - en témoigne une expérience réussie - mais reste très fastidieux. Les scientifiques sont confrontés à deux problèmes : celui de l'émission et de la réception.
Quand nous réfléchissons, regardons un film, cliquons sur une souris, notre cerveau est parsemé de millions de petits courants électriques. Les casques à électro-encéphalogramme (appelés plus couramment casques EEG) mesurent ces petites impulsions. C'est une autre histoire que de les décoder : le domaine est tout nouveau. Depuis quelques années, les chercheurs arrivent à interpréter des choses assez simples comme "va à droite" ou "va à gauche". Des jeux vidéo utilisant la pensée existent déjà et utilisent ces mécanismes.
Des chercheurs de l'université de Berkeley ont réussi en 2011 à "reconstruire" des bouts de film que les sujets regardaient, uniquement en se basant sur les mesures des ondes cérébrales. Mais interpréter des choses plus abstraites, comme des émotions et des pensées, semble encore hors de portée, n'en déplaise à Mark Zuckerberg. Le plus grand défi des scientifiques est de réussir à implanter directement le message dans le cerveau récepteur.
L'exemple le plus spectaculaire est cette expérience réalisée en septembre 2014. Une personne située en Inde a réussi à transmettre un court message à une autre située à Strasbourg ! Le cobaye situé en Inde était muni d'un casque à électro-encéphalogramme. Il a pensé au mot "ciao" ("salut", en italien), qui a ensuite été codé en binaire. La personne située à Strasbourg a reçu le message sous formes d'impulsions lumineuses, qu'il a ensuite fallu traduire en un vrai mot.
C'était la première fois que l'on réalisait ce type d'expérience sans faire appel aux 5 sens
Michel Berg, président d'Axilum Robotics
"Ça fait sensationnel mais les technologies utilisées sont lourdes", tempère Michel Berg, le président d'Axilum Robotics, auprès de RTL.fr. Cette start-up strasbourgeoise a fourni, pour les besoins de l'expérience, un robot capable de cibler une partie spécifique du cerveau afin de provoquer des flashs lumineux, perçus uniquement par le cobaye récepteur. "Il a fallu stimuler 140 fois cette zone bien précise", explique le médecin. Une heure a donc été nécessaire pour transmettre ce simple "bonjour".
"Il n'y a pas de quoi échanger des phrases ou des émotions mais c'était la première fois que l'on réalisait ce type d'expérience sans faire appel aux 5 sens", reconnaît Michel Berg, qui parle toutefois d'un "défrichage". La télépathie, telle qu'on la fantasme (ou qu'on la redoute), n'est donc pas prête de voir le jour. Reste que les multiples technologies développées pour décoder ou stimuler notre cerveau ont déjà des applications médicales. La technologie d'Axilum Robotics est par exemple utilisée pour traiter la dépression sévère.
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