Au lendemain de l'explosion de Starship, qualifiée de succès par Elon Musk et la plupart des observateurs, des doutes entourent encore l'avenir de la plus grande fusée du monde conçue par SpaceX. Cette fusée de deux étages et 120 mètres de haut a vocation, d'après le milliardaire, à aller sur la Lune, puis sur Mars. Mais le premier vol d'essai n'a duré que trois minutes jeudi 20 avril. Et si l'essentiel était bien de réussir son décollage et de rassembler un maximum de données en vue des futurs tests, de grosses interrogations subsistent autour du vol.
En premier lieu, Starship a bien quitté la base spatiale de Boca Chicas au Texas, mais l'allumage des 33 moteurs a été tellement puissant que le pas de tir est endommagé. Le trou est énorme et des débris ont volé à plus de 10 kilomètres. Si bien que la Nasa s'inquiète déjà des dégâts des futurs décollages depuis Cap Canaveral, en Floride et des problèmes qui pourraient être provoqués sur les autres pas de tir. Des fusées comme Ariane ont, par exemple, un déluge d'eau qui se déverse au moment du lancement, a précisé Thomas Pesquet, mais pas pour Starship.
Deuxièmement, un flou demeure sur les conditions de sécurité des équipages pour le futur. Si une explosion comme celle d'hier se reproduit avant que la navette ne se détache du premier étage, il n'y a aucun système de secours prévu : pas de parachute, ni d'éjection de capsule. Et Starship ne sait pas planer, elle doit absolument atteindre l'orbite pour être en sécurité. Quand on rappelle que l'ambition de Space X est d'embarquer une centaine de personnes dans cette navette, cette question de la sécurité n'est pas superflue.
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