Est-ce que demain on va tous trouver l’âme sœur en un clic ? Les robots vont-ils nous faire l’amour ? Ou bien est-ce qu’on va faire une overdose des nouvelles technologies et que finalement le grand amour va renaître ? Grandes questions. L’auteur de ce Dico du futur de l’amour, Anne-Caroline Paucot, est ce qu’on appelle une "prospectiviste". Elle a un petit côté Madame Irma, parce qu’elle rajoute une petite dose d’imaginaire, de folie.
Une petite dose seulement. Car pour dessiner le futur de nos relations amoureuses, elle s’appuie sur le réel et les innovations qui existent déjà. Elle a assemblé les pièces de ce puzzle pour nous dire à quoi pourraient ressembler nos vies intimes demain.
Anne-Caroline Paucot fabrique des mots pour nous faire mieux réfléchir. Elle s’est bien amusée. À la page 29 de son dictionnaire, on trouve le mot "péchoche". "Cela vient du verbe pécho (choper en verlan, Ndlr). C'est un détecteur d'âme sœur, comme le fait un détecteur de métaux sur la plage. Tout d'un coup ça fait 'Tit-tit' quand il y aura un compatibilité amoureuse extrêmement forte entre deux personnes", raconte-t-elle.
Ce détecteur, ce serait Tinder et Meetic mais puissance dix. À moins que la "rencontre par l’odeur" prenne son envol. "Vous portez votre t-shirt pendant deux jours, vous le mettez ensuite dans un sac plastique. On passe les t-shirts de monsieur à madame, et de madame à monsieur. Il y a des couples qui doivent se former à partir de ça : vous démarrez une histoire d'amour en reniflant un vieux t-shirt", lance Anne-Caroline Paucot.
Au-delà de l’anecdote, elle pose une question : si ces "phéromones parties" existent bien, c’est peut-être parce qu’elles ravivent des sensations animales que les nouvelles technos (le big data) nous font oublier non ? Car demain on pourra, selon elle, s'équiper d’un "fantamour", un "amour fantôme". Un partenaire virtuel qui vous téléphonera et vous enverra des photos de vacances inventées. Un être fictif qui ne salira pas de t-shirt, mais qui vous évitera de vous sentir seul. Vertigineux ? Sauf qu'une forme de girlfriend ou de boyfriend invisible existe déjà aux États-Unis pour 25 dollars le mois.
Tout cela est totalement effrayant. Mais notre Madame Irma a voulu me rassurer. "On a aujourd'hui un regard sur le futur un peu inquiétant. On a l'impression que tout d'un coup on va se marier avec un robot, que des algorithmes vont nous faire rencontrer la personne idéale", note Anne-Caroline Paucot. "Mais peut-être que c'est juste un petit plus amusant. On oublie que demain, le futur n'est rien d'autre que des hommes et des femmes. Être pessimiste ne sert à rien", souffle-t-elle.
Notre prospectiviste pense même que devant le trop plein d’individualisme et de technologie, on pourrait être à la veille d’un "sursaut romantique". Le grand amour serait donc sauvé. Mais bon, on ne l'a pas trouvé dans le Dico du futur de l’amour.
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