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Pourquoi les prix des consoles de jeu pourraient exploser en 2026, avant le reste de l'électronique grand public
La pénurie de puces, déjà responsable de la flambée des cartes graphiques, pourrait bientôt toucher de plein fouet les consoles de jeu. Une situation qui menace de bouleverser tout le marché de l'électronique grand public dès le début de l’année 2026.
La PS5 est la dernière console sortie par PlayStation.
Crédit : AFP
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Depuis plusieurs mois, le secteur du jeu vidéo subit une inflation silencieuse. Les premiers signaux d’alerte viennent du monde du PC où les cartes graphiques, essentielles pour tout joueur, voient déjà leurs prix s’envoler. En cause, une pénurie aiguë de puces de mémoire vidéo.
Le créateur de la chaîne YouTube “Moore’s Law Is Dead”, qui cumule 223.000 abonnés, a analysé en détail cette crise. Selon lui, la production de puces ne suit plus une demande dopée par l’explosion des usages liés à l’intelligence artificielle. Les fabricants, comme Samsung, privilégient désormais la mémoire à très haute bande passante (HBM) destinée aux serveurs d’IA, un marché bien plus lucratif que celui du jeu vidéo.
Cette réorientation stratégique réduit drastiquement la disponibilité des composants pour les ordinateurs et les consoles. La loi de l’offre et de la demande fait le reste : les prix grimpent, les tensions s’accumulent sur la chaîne de production et les constructeurs cherchent des parades pour éviter une catastrophe commerciale.
Vers une nouvelle hausse de prix pour les Xbox ?
Selon le YouTubeur, Microsoft n’aurait pas anticipé l’ampleur de cette pénurie, et les Xbox Series seraient les premières consoles à subir une hausse de prix. Le géant américain aurait même prévenu certains partenaires qu’une flambée tarifaire pourrait intervenir dès le début de l’année 2026.
La situation n’est pas nouvelle : depuis leur lancement en 2020, les Xbox Series X et S ont déjà connu deux augmentations. En France, la Series X est passée de 499,99 euros à 599,99 euros. Fin octobre, les versions américaines ont également vu leurs prix grimper, jusqu’à plus de 70 dollars. Une troisième hausse se profilerait donc, alors même que les stocks pourraient se réduire dans les mois à venir.
Microsoft paie son manque d’anticipation face à une crise annoncée depuis plusieurs mois. Les Xbox Series utilisent les mêmes types de mémoire que les cartes graphiques, elles aussi frappées de plein fouet par la pénurie. Sans composants à prix raisonnables, les consoles ne peuvent qu’augmenter.
La PS5 épargnée pour l’instant
Contrairement à Microsoft, Sony semble mieux préparé. Le constructeur aurait acheté de très grandes quantités de mémoire "GDDR6" pendant l’été 2025, à une période où les prix étaient au plus bas. Une stratégie qui porte aujourd’hui ses fruits.
Cette anticipation permet aujourd’hui à la PlayStation 5 non seulement de maintenir ses tarifs, mais aussi d’afficher des réductions pour le Black Friday, alors que le reste du secteur augmente ses prix. Un contraste frappant mis en lumière par Tom : "Sony a acheté de manière conséquente [de nombreux composants] pendant la période estivale 2025 où les prix étaient au plus bas, ce qui leur permet aujourd’hui d’offrir des réductions pour le Black Friday alors que tous les autres augmentent leurs prix."
Toutefois, cette stabilité pourrait ne pas durer. Si la pénurie se prolonge jusqu’en 2026, voire 2027 comme l’annoncent certains analystes, même Sony pourrait être contraint de répercuter la hausse des coûts sur ses consoles.
Une crise mondiale de la mémoire vive qui dépasse le jeu vidéo
La flambée actuelle ne touche pas seulement les puces vidéo. La RAM, puce mémoire indispensable dans toutes les consoles, manque elle aussi cruellement. En 2025, la mémoire RAM affiche une hausse historique de 172 % sur un an. Là encore, l’IA absorbe une part colossale de la production mondiale.
OpenAI aurait signé des accords industriels avec les entreprises Samsung et SK Hynix pour son projet Stargate, pour construire le plus grand réseau de datacenters IA au monde, susceptible d’accaparer jusqu’à 40 % de la production globale de RAM. Les consoles, considérées comme un marché "non prioritaire", se retrouvent rejetées au bout de la chaîne, derrière les data centers et les entreprises high-tech.
Dans d’autres secteurs, la panique commence également à se faire sentir : fabricants de PC, constructeurs de smartphones, acteurs de la réalité virtuelle. Tous cherchent à sécuriser leurs stocks sur plusieurs années, réduisant encore davantage la disponibilité pour le grand public.
Les observateurs prévoient une crise jusqu’en 2026, voire 2027. Le jeu vidéo n’est donc qu’un segment parmi d’autres impactés. Les smartphones, les PC et les casques VR pourraient suivre cette situation tendue.
