Barack Obama monte au créneau contre les réseaux sociaux. Lors d'un discours devant les étudiants de l'Université de Stanford en Californie, jeudi 21 avril, l'ancien président des États-Unis a accusé les grandes plateformes d'avoir amplifié "les pires instincts de l'humanité" et d'avoir "affaibli nos démocraties", même s'il a reconnu qu'il n'aurait peut-être pas été élu sans des sites comme Facebook ou Myspace.
Barack Obama a surtout mis en garde contre la désinformation, "les mensonges et les théories du complot" très présents sur les réseaux. Il a regretté de ne pas avoir réalisé cela avant l'élection de Donald Trump. "Poutine n'a pas fait ça. Il n'a pas eu besoin. Nous nous le sommes fait à nous-mêmes", a-t-il déclaré en faisant référence à la supposée intervention de la Russie dans l'élection de 2016 pour manipuler les électeurs. "Les outils ne nous contrôlent pas. Nous pouvons les contrôler", a-t-il déclaré.
Face à ce constat, le 44e président américain a appelé à réformer les lois américaines pour que les plateformes soient "plus responsables et plus transparentes".
L'appel de Barack Obama s'inscrit dans la continuité du scandale des Facebook Files, révélé par Frances Haugen, une ancienne employée du géant américain. La lanceuse d'alerte avait dévoilé des algorithmes qui ont été construits pour retenir l'attention des utilisateurs au risque de développer des addictions. "J’ai eu l’impression que, face à des conflits d’intérêts, entre ses profits et la protection des utilisateurs, Facebook choisissait de façon répétée ses profits", avait déclaré Frances Haugen. Barack Obama assure de son côté que c'est pourtant "une chance pour les entreprises de faire ce qu'il faut. Vous gagnerez toujours de l'argent, mais vous vous sentirez mieux. C'est une chance pour les employés de ces entreprises de les pousser à faire le bon choix. Parce que vous avez vu ce qui se passe et vous voulez vous sentir mieux".
Facebook a également été accusé d'avoir consciemment désactivé des filtres contre les fake news après l'élection de 2020. Et c'est principalement cette "désinformation" que reproche Barack Obama, qui se trouve d'après lui davantage dans "les contenus que les plateformes promeuvent" que dans "ce que les gens publient". Selon l'ancien président, les algorithmes ne sont pas "neutres" et devraient être contrôlés par une autorité de régulation.
Barack Obama a appelé à réformer la Section 230 of the Communications Decency Act qui protège les plateformes du contenu qu'elles hébergent. Autrement dit, aux USA les plateformes ne peuvent pas être poursuivies pénalement pour les contenus publiés par leurs utilisateurs. De leur côté, les parlementaires américains ont été amenés à agir afin de protéger le pays de l'influence de Facebook. Les Démocrates avaient déposé un premier projet de loi au Sénat le 5 février 2021, un mois après l'attaque contre le Capitole qui avait été coordonné par le réseau social. Plusieurs textes sont pour l'instant bloqués au Congrès, faute de consensus sur la question.
Les Européens ont aussi réagi après la polémique des Facebook Files. Le parlement français avait par ailleurs auditionné l'ancienne employée de Facebook pour comprendre les accusations et tenter de trouver une solution pour réguler le géant du numérique.
Les élus européens misent beaucoup sur le Digital Services Act, qui doit être adopté prochainement après un an et demi de discussions. Ce nouveau règlement a pour objectif de renforcer la réglementation européenne sur la désinformation et la haine en ligne, notamment en responsabilisant les plateformes de leurs contenus afin d'éviter ainsi les manipulations et les contenus illégaux sur les réseaux. Ces acteurs se verront imposer une plus grande transparence sur leurs données et leurs algorithmes de recommandation, avec des audits menés par des organismes indépendants. Le texte prévoit également des amendes qui pourront s'élever à hauteur de 6% du chiffre d'affaires annuel des plateformes. Ce texte vise directement les plus grandes plateformes, comptant plus de 45 millions d'utilisateurs actifs sur le Vieux continent.
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