Pollution numérique : 6 gestes simples pour réduire son impact

Oui, le numérique a un réel impact environnemental. Porté par le sénateur LR Patrick Chaize, un texte adopté par le Parlement comprend de nombreuses mesures visant à réduire l'impact du numérique sur l’environnement.

Selon les travaux d’une mission d’information sénatoriale, le numérique serait à l’horizon 2040 à l’origine de 24 millions de tonnes équivalent carbone si rien n’est fait. Cela équivaut à environ 7 % des émissions de gaz à effet de serre de la France, contre 2 % aujourd’hui. Smartphones, tablettes et ordinateurs seraient responsables de près de 70 % de l’impact du numérique. 

Le texte prévoit ainsi une lutte contre l’obsolescence programmée et pour la mise en valeur des produits reconditionnés. Alors, de votre côté, que pouvez-vous faire si vous souhaitez réduire votre pollution numérique. 

1. Garder longtemps vos appareils électroniques

L'ADEME estime que "faire durer nos équipements numériques constitue le geste le plus efficace pour diminuer leurs impacts". Les Français changent souvent de téléphone portable ou d'ordinateur alors que l'ancien fonctionne encore, en raison d'un phénomène de mode ou d'une offre promotionnelle.

Pour l'organisation, utiliser une tablette ou un ordinateur pendant quatre ans au lieu de deux améliore de 50% son bilan environnemental. Elle conseille également de donner ou vendre ses appareils inutilisés pour leur donner une deuxième vie, et de privilégier l'achat de matériel d'occasion ou reconditionné.

2. Privilégier le Wi-fi plutôt que la 4g

Alors que les réseaux de données mobiles comme la 3G ou la 4G sont largement plébiscités par les opérateurs mobiles, elles ont en effet un coût énergétique élevé. Au micro de RTL, Inès Léonarduzzi, fondatrice et présidente de Digital For The Planet, soutient que la 4G consomme 23 fois plus que le Wi-fi. C'est l'étude de l’université du Michigan et d'AT&T Labs Research menée en 2012 qui confirme justement ce chiffre. 

"Malgré des efforts de conception, nous avons évalué que la 4G consommait jusqu'à 23 fois plus d'énergie que le Wi-fi, et que cette technologie était encore plus énergivore que la 3G", écrivent les chercheurs. Pourtant, le forfait mobile 4G est devenu la norme. Aujourd'hui, l'une des seules façons d'appréhender ce coût énergétique est la fréquence accrue à laquelle vous devez charger la batterie de votre smartphone. 

3. Débrancher votre box Internet

Lorsque vous n'utilisez pas votre ordinateur ou votre console de jeux pendant une longue période, par exemple des vacances, éteignez-les et débranchez-les. Des appareils branchés, même éteints, continuent de consommer.

De tous les appareils numériques, la box internet est celui qui utilise le plus d'énergie : elle consomme six fois plus qu'un téléviseur. L'ADEME recommande d'éteindre sa box au lieu de la mettre en veille. Interrogée sur RTL, Inès Léonarduzzi, fondatrice et présidente de Digital For The Planet, cela permettrait par ailleurs d'économiser de "80 à 100 euros par an".

4. Faire la chasse aux spams

Le stockage des mails est responsable d'une pollution nommée "dormante". C'est-à-dire que le message que vous conservez dans votre boîte mail fait tourner des serveurs de Gmail, Yahoo ou encore Outlook en permanence. Il est donc conseillé de ne garder que ce qui est nécessaire.

Des logiciel anti-spam existent pour vous faciliter ce travail mais vous pouvez aussi vous désabonner des newsletters qui encombrent les messageries inutilement. Les spams représentent 9 courriels sur 10 en moyenne. Pour aller plus loin, l'Agence gouvernementale de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) recommande de limiter les envois d'e-mail groupés, d'envoyer des photos en basse résolution et de vider la corbeille.

Face à ce constat, Stéphane Petitbon, patron de la start-up française Newmanity, a décidé d'inventer une boîte e-mail écolo. Sans spam, elle fonctionne avec des serveurs verts. "On propose d'héberger les messages et les mails de nos utilisateurs sur des serveurs zéro émission de carbone", ajoute-t-il. 

5. Faire des recherches pertinentes

Une recherche sur Google ou Yahoo consomme elle aussi de l'énergie. Par exemple, deux recherches sur Google consomment autant d'énergie que de faire bouillir une casserole d'eau pour faire du thé. En effet, nos recherches sur le web font appel à plusieurs "data centers". Ces centres de traitement des données abritent des serveurs et de systèmes de stockage. Lors d'une requête, les data centers sont sollicités à plusieurs reprises : pour accéder à la page d'accueil du moteur de recherche, pour voir les résultats trouvés et enfin pour accéder au site sélectionné.

Sur RTL, Sarah Duhieu nous conseille donc de taper directement l'adresse du site lorsqu'on la connaît. On peut aussi créer des favoris pour les plus consultés et utiliser des mots-clés précis pour tomber sur le bon résultat du premier coup.

6. Streamer utile

Virginie Garin analysait au micro de RTL en mai 2019 le constat selon lequel seulement 40% des Français faisaient le lien entre leur ordinateur, leur téléphone et le réchauffement du climat. Elle proposait alors de mettre un coup de projecteur sur l'impact du streaming.

En effet, quand vous visionnez un film en streaming pendant 2 heures, vous êtes connecté à un serveur et votre batterie consomme. L'Ademe, l'agence de l'environnement, a calculé que fabriquer un DVD était moins polluant en CO2 qu'un seul visionnage sur le web.

Il est indéniable que le numérique a des impacts positifs. Par exemple, la moindre utilisation de papier, d'arbres coupés ou l'existence des thermostats connectés qui permettent de faire des économies d'énergie. Mais avoir une utilisation raisonnable du numérique peut aussi nous permettre de réduire significativement notre impact environnemental. 

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