Après six mois de travail, le Sénat vient de rendre ce mercredi 24 juin un rapport de 70 pages sur l'empreinte environnementale du numérique et a formulé 25 propositions. Guillaume Chevrollier, sénateur LR de la Mayenne, co-rapporteur de la mission d’information sur l'empreinte environnementale du numérique et Stéphane Dubreuil, spécialiste des télécoms et de l’énergie et président de Stallych Consulting en débattent.
"Au Sénat on se bat pour l'aménagement numérique du territoire, il y a encore beaucoup d'inégalités. Le numérique est partout dans la société : pour les activités économiques et les usages privés. Cela parait immatériel mais ce n'est pas le cas. Dans la conception, pour construire un smartphone qui est produit en Asie il faut de l'eau, chaque Français a un smartphone renouvelé tous les 23 mois en moyenne donc on tire sur la ressource naturelle, sur la biodiversité. Ce rapport avait pour mission de sensibiliser le grand public sur l'impact environnemental du numérique", explique Guillaume Chevrollier.
Selon Stéphane Dubreuil, "la fabrication et ensuite les usages peuvent polluer. Les nombreux Datacenters utilisent des infrastructures qui elles-mêmes sont polluantes. Quand vous utilisez un moteur de recherche, la requête fait un aller-retour aux États-Unis. Les gens ont une méconnaissance quand ils utilisent leur smartphone de la pollution qu'ils engendrent".
"L'empreinte c'est 2% des émissions de gaz à effet de serre et avec le développement des usages on arrivera à 7% de gaz à effet de serre à l'horizon 2040. On peut corriger des comportements : réemployer, re-conditionner les téléphones par exemple. Nous voulons aussi une prise de conscience collective pour agir sur les GAFA. On ne veut pas pénaliser les utilisateurs mais les opérateurs, ceux qui mettent des vidéos en ligne sur les plateformes américaines notamment. Il y a un phénomène de relance automatique de vidéos sur Internet, c'est un sujet que nous voulons mettre en débat. Ce rapport fixe un certain nombre de propositions et certaines pourront se traduire par des propositions de loi comme sur le taux de TVA et le reconditionnement des appareils numériques", détaille Guillaume Chevrollier.