Lors de son discours de politique générale mardi devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé vouloir généraliser "la méthode expérimentée pendant les Jeux olympiques et paralympiques". Il fait ici référence à la vidéosurveillance algorithmique (VSA) comme le précise Franceinfo.
Le texte de loi, voté en mars 2023 prévoyait déjà de prolonger leur utilisation jusqu'au 31 mars 2025. Par ailleurs, Amélie Oudéa-Castéra, alors ministre des Sports, laissait déjà entendre que la VSA pourrait être maintenue après les Jeux sur le plateau de France 3 à condition qu'elle ne présente pas "un risque particulier pour la sécurité des personnes", a-t-elle précisé.
Cette vidéosurveillance "intelligente" avait également été testée lors de certains concerts, comme celui de Taylor Swift ou celui des Black Eyed Peas, lors du tournoi de Roland-Garros et au festival de Cannes. La SNCF l'avait aussi expérimentée dans certaines de gares.
La vidéosurveillance algorithmique est un dispositif qui combine l'intelligence artificielle et les images captées par des caméras ou des drones afin de détecter automatiquement des situations ou des gestes suspects et potentiellement à risque. Les objets abandonnés, les mouvements de foule, les véhicules ou personnes à contresens ou encore les départs de feu sont principalement ciblés par les VSA.
En revanche, ces systèmes ne sont pas autorisés à recourir à la reconnaissance faciale, ils ne peuvent pas reconnaître les visages, ni à utiliser des données biométriques, comme les empreintes digitales. Ces usages ont été explicitement écartés lors de l'examen du texte de loi.
"Ce que propose la technologie, ce sont des signalements d'attention. C'est-à-dire une caméra qui détecte automatiquement une anomalie, quelque chose qui ne serait pas conforme à un flux naturel de personnes", expliquait à RTL en mars 2023, Guillaume Farde, consultant sécurité pour BFM TV et professeur à Science Po Paris.
De nombreuses voix se sont élevées pour protester contre l'utilisation de ces caméras "intelligentes", craignant notamment pour le respect des libertés individuelles et de la vie privée des personnes. L'absence de l'utilisation de la reconnaissance faciale dans le texte de loi et son interdiction par la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) n'ont pas apaisé ces inquiétudes.
"Le fait que des algorithmes analysent en direct les comportements des individus repose sur une collecte de données personnelles préoccupante quant au respect du droit à la vie privée. Toute surveillance dans l’espace public est une ingérence dans le droit à la vie privée. Pour être légale, une telle ingérence doit être nécessaire et proportionnée", estime Amnesty International.
La loi prévoit que les images et les données collectées par ces instruments peuvent être conservées au maximum jusqu'à la fin de l'expérimentation, soit le 31 mai prochain. La préfecture de Police de Paris s'est par ailleurs estimée satisfaite de l'expérimentation. Un rapport complet est attendu à la fin de l'année.
Lors des débats à l'Assemblée nationale autour du texte de loi en mars 2023, les députés de gauche craignaient que les Jeux olympiques ne servent de tremplin pour généraliser ce type de surveillance. Il semblerait que leur crainte ne soit devenue une réalité.
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