La mission de Mascot, le petit robot spatial franco-allemand, s'est conclue par un succès, ce mercredi 3 octobre. Largué par la sonde japonaise Hayabusa-2 la veille, il a fait une chute d'une vingtaine de minutes avant de toucher le sol très accidenté de l'astéroïde, en faisant plusieurs rebonds. L'institut spatial allemand DLR, qui a conçu Mascot avec le Centre national d'études spatiales (Cnes) français, a ensuite confirmé qu'il s'était bien posé et avait commencé à travailler.
"L'astéroïde Ryugu, situé à environ 300 millions de kilomètres de la Terre, a un nouvel habitant", s'est-il réjoui dans un communiqué. L'appareil de 10 kg, de la taille d'une boîte à chaussures et d'une durée de vie maximale de 16 heures, a ainsi rejoint les deux mini-robots japonais Minerva, arrivés sur les lieux il y a une dizaine de jours.
Mascot a commencé par prendre des clichés de son nouveau terrain de jeu. Sur le premier d'entre eux, on distingue notamment son ombre projetée en haut à droite de l'image par le soleil qui l'éclaire dans son dos.
Une fois à l'arrêt, Mascot s'est peu déplacé pour économiser ses batteries, à la différence des robots Minerva, qui effectuent des sauts de 15 mètres à l'horizontale et resteront actifs plusieurs mois.
Mascot a servi d'"éclaireur", transmettant des données à Hayabusa-2 pour l'aider dans sa principale tâche prévue plus tard dans le mois : jeter violemment sur Ryugu un projectile pour provoquer un choc en surface et collecter les poussières de ce corps céleste rocheux de 900 mètres de long, qui contient du carbone et de l'eau. Ces échantillons seront ensuite rapportés sur Terre fin 2020.
Le but ultime est de contribuer à enrichir les connaissances de notre environnement spatial "pour mieux comprendre l'apparition de la vie sur Terre", rappelle la Jaxa. Mascot est doté de 4 instruments, dont un microscope infrarouge hyperspectral développé par l'Institut français d'astrophysique spatiale, et qui a permis d'analyser la composition minéralogique du sol.
La mission, dotée d'un budget de 30 milliards de yens (environ 230 millions d'euros), s'est déroulée sans anicroche. Mascot a même reçu les encouragements du petit robot Philae, qui avait fait un atterrissage historique sur une comète en 2014 dans le cadre de la mission européenne Rosetta, et a souhaité bonne chance" à son "pote" sur Twitter.
Mascot a pu travailler plus de 17 heures avant l'épuisement total de ses batteries, alors que les concepteurs du robot avaient prévu une durée de vie maximale de 16 heures. La fin d'une "mission réussie", a annoncé le Cnes. "Ca y est, cela s'est fini vers 21h" heure de Paris (19h GMT), a déclaré Aurélie Moussi, cheffe du projet Mascot au Cnes. Le robot-laboratoire "a plus que rempli sa mission et dépassé nos attentes (...) Les scientifiques vont maintenant s'atteler à analyser toute la moisson de données", a-t-elle ajouté.
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