La France serre la vis face au risque d'espionnage. Dans le contexte de craintes occidentales de transfert de données de TikTok vers la Chine, le gouvernement français a décidé à son tour d'interdire l'utilisation de l'application chinoise à ses fonctionnaires.
Une instruction a été transmise ce vendredi 24 mars par le ministère de la Transformation publique et de la fonction publique aux ministres et secrétaires généraux des ministères, indique le ministre délégué au Numérique, Jean-Noël Barrot. Elle prend effet dans l'immédiat.
L'initiative ne vise pas seulement TikTok mais embrasse toutes les applications dites "récréatives", comme Netflix ou Candy Crush, par exemple. Motif invoqué : "Les applications récréatives ne présentent pas les niveaux de cybersécurité et de protection des données suffisants pour être déployées sur les équipements d'administrations" et "peuvent constituer un risque sur la protection des données de ces administrations et de leurs agents publics", indique le ministère.
Désireuse de ne pas cibler spécifiquement Tiktok, la France vise aussi les plateformes américaines, comme Facebook, Instagram ou Snapchat, précise l'entourage de Stanislas Guerini à RTL. Mais pas les strictes messageries, comme WhatsApp, Signal ou Messenger.
Cette mesure, proposée par le ministre à la Première ministre Elisabeth Borne, a surtout vocation à agir comme un rappel des bonnes pratiques à respecter pour les agents de l'Etat dans le contexte d'inquiétude quant à la confidentialité des informations stockées et charriées par les smartphones et leurs applications. Les services des ministères n'ont pas forcément constaté de mauvais usages de la part des fonctionnaires.
Cette interdiction intervient dans un mouvement plus général qui a déjà vu l'Assemblée nationale recommander le 20 mars aux députés français de ne plus utiliser TikTok mais aussi des messageries américaines comme WhatsApp et Signal ou la messagerie d'origine russe Telegram. L'armée a elle aussi rappelé aux militaires de ne pas utiliser TikTok. Une commission d'enquête sénatoriale doit se pencher sur les accusations d'espionnage et de propagande visant la plateforme chinoise dans les prochaines semaines.
Plus largement, la pression sur TikTok s'accentue au niveau occidental. Outre la France, la Belgique, l'Angleterre et la Commission européenne ont aussi demandé à leurs agents de supprimer l'application chinoise de leurs appareils. L'avenir de TikTok apparaît en outre de plus en plus incertain aux Etats-Unis où les sénateurs envisagent de l'interdire si la plateforme n'est pas cédée par son propriétaire chinois. Le patron de TikTok était auditionné jeudi par le Congrès qui a démontré la très forte opposition des élus américains contre l'application.
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