Le livre blanc sur l'obésité rendu public ce 10 mai recommande de mieux prendre en charge les personnes obèses qui ont été opérées. Chaque année, elles sont 47.000 à passer entre les mains d'un chirurgien, mais 550.000 personnes, souffrant d'obésité morbide, auraient besoin de soins, en France. Pour Renaud Chiche, chirurgien bariatrique, il s'agit tout simplement de lutter contre une épidémie.
En comparant les patients par rapport à leur indice de masse corporelle, les scientifiques ont en effet établi qu'il y avait de sérieux risques sanitaires causés par l'obésité. "Quand on dépasse 40, on sait que ces gens-là vont faire des maladies graves, puisqu'il s'agit de diabète, de cholestérol, d'hypertriglycéridémie... Et quelque chose qu'on ne sait pas c'est que l'obésité est un facteur de risque très important de cancer." Alors oui, la situation est inquiétante d'autant que 7,8 millions de Français sont en surpoids et 1,8 million souffre d'obésité sévère, d'après le spécialiste.
Face à l'ampleur du problème, les chiffres des opérations semblent bien faibles. Pourtant "on est un des pays qui opère le plus d'obèses", assure le docteur Renaud Chiche. Mais une sélection doit être faite en fonction des patients, de la gravité de leur obésité et aussi des moyens.
Pour lutter contre ce fléau, la médecine moderne pratique de plus en plus la réduction de l'estomac. La pose d'anneau gastrique est, elle, quasiment abandonnée "parce qu'il n'est pas efficace à long terme (...) et le confort alimentaire est très déplorable." Seulement, le passage par le bloc opératoire n'est qu'une étape dans le processus de guérison. Car l'opération doit entraîner un suivi.
Actuellement les patients sont reconvoqués systématiquement, "mais on est vite débordé par les consultations (...) on ne fait que de la nutrition et de la psychologie", regrette Renaud Chiche. C'est pourquoi le livre blanc demande la création de dispositifs d'accueil spécialisés qui pourront consacrer plus de temps à des patients soignés tout le reste de leur vie. "En maigrissant de façon aussi importante - puisqu'on peut perdre 60 kilos en une année - on a forcément des carences vitaminiques". Malheureusement les compléments coûtent cher et ne sont pas remboursés donc il faut suivre et inciter les patients. "Les carences sont extrêmement graves et peuvent donner des maladies irréversibles", prévient le chirurgien.
Bien entendu, avant d'envisager l'opération et ses suites, il faut passer par la prévention, mais aujourd'hui c'est une bataille qui semble perdue en France puisque "l'obésité est en constante augmentation comme le diabète".
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