iPhone 16 : pourquoi Apple Intelligence ne sera pas disponible au lancement (ni avant plusieurs mois en France)

Avec l'iPhone 16, Apple entre timidement dans l'ère de l'intelligence artificielle générative. Les nouveaux modèles dévoilés par le groupe technologique ce lundi 9 septembre dans son siège californien de Cupertino sont les premiers à avoir été conçus dès leur origine pour intégrer Apple Intelligence, l'IA générative appliquée à toutes les applications de l'entreprise. Propulsés par un nouveau processeur développé en interne doté d'un moteur neuronal capable de traiter des milliards d'opérations par seconde, les nouveaux iPhone vont mettre de l'IA à tous les étages pour faciliter la vie de leurs utilisateurs. 

Pour Tim Cook, le dirigeant d'Apple, l'IA va "changer la vie des gens qui vont commencer à l'utiliser". Les nouveaux iPhone pourront accomplir des actions ou produire des contenus sur la base d'instructions formulées en langage courant. Au carrefour de l'expérience, l'assistant Siri pourra chercher dans les mails, les messages reçus et les documents stockés sur l'iPhone pour répondre aux questions. Il sera possible de décrire vaguement une photo pour que l'iPhone la retrouve en quelques secondes. Le téléphone pourra faire des suggestions pour améliorer la rédaction d'un texte ou afficher directement un résumé des mails à la place des premières lignes habituellement en exergue. L'IA promet des exploits aussi en photo puisqu'il suffira de sélectionner une personne ou un élément sur une image pour l'effacer avec une gomme magique. Le tout, en assurant la protection des données personnelles des usagers car les opérations liées à l'IA seront traitées directement sur l'appareil. 

Deux ans après l'avènement de ChatGPT, Apple était particulièrement attendu sur ce terrain alors que ses rivaux Samsung et Google ont ouvert la voie aux premiers smartphones avec IA depuis le début de l'année avec des services inédits jusqu'ici sur ces appareils, de la génération de texte à la retouche photo en passant par la traduction instantanée. L'IA est perçue par l'industrie mobile comme un levier de croissance majeur après plusieurs années de ralentissement. Selon le cabinet IDC, les ventes de smartphones dotés de cette technologie représenteront 18% du marché d'ici la fin d'année. L'enjeu est important pour Apple, qui cherche à relancer les ventes de son produit phare, en légère perte de vitesse depuis le début de l'année. Mais le déploiement étalé sur plusieurs mois qui se profile pour ses nouveaux outils d'IA pourrait tempérer les ardeurs des acheteurs tentés par l'iPhone 16 dès sa sortie.

Pas avant 2025 en Europe

Le 20 septembre prochain, Apple Intelligence ne sera pas installé sur les nouveaux appareils. Le modèle d'IA sera lancé progressivement à travers le monde via des mises à jour logicielles du système d'exploitation iOS 18. Dans un premier temps, les utilisateurs américains pourront en profiter d'ici le mois de décembre, avant d'autres marchés anglo-saxons d'ici la fin de l'année. Pour les autres langues, il faudra attendre au moins jusqu'en 2025. Apple a confirmé la prise en charge du français l'année prochaine. Mais aucune date de lancement n'a été officialisée pour la France. Le groupe avait déjà fait savoir cet été que la sortie d'Apple Intelligence serait reportée sine die dans l'Union européenne du fait des "incertitudes réglementaires" que font peser sur son activité les nouvelles lois européennes sur les marchés numériques. D'après les porte-paroles du groupe avec qui nous avons échangé, la situation n'a pas changé aujourd'hui. Apple attend des précisions sur les intentions de l’UE pour se lancer.  

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Moins enclin à se précipiter dans les nouveaux narratifs de l'industrie que ses rivaux, Apple prend donc le risque de commercialiser l'iPhone 16 dans des versions inégales en fonction des marchés où il sera vendu dans les prochaines semaines. Cette position, qui va à l'encontre de l'expérience homogène toujours défendue par la marque pour ses produits, semble aussi dictée par le bras de fer qui l'oppose aux régulateurs européens dans plusieurs procédures antitrust visant le modèle économique de l'iPhone. Attaqué sur ses bases, Apple entend peser de tout son poids pour pousser l'Union européenne à desserrer son étreinte, quitte à prendre ses utilisateurs à témoin. Reste à savoir combien de temps le groupe pourra laisser le champ libre à la concurrence dans un marché aussi stratégique que l'Europe. En attendant, les 450 millions de consommateurs du Vieux continent auront tout loisir de goûter à l'expérience de l'IA embarquée par les Galaxy S24 de Samsung et les Pixel 9 de Google qui ont déjà largement commencé à communiquer sur leurs nouveautés. 

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