Huawei va-t-il arrêter de vendre des smartphones ?
Acculé par les sanctions américaines, Huawei pourrait être contraint de céder ses gammes de smartphones les plus prestigieuses. Le géant chinois a démenti cette hypothèse mais l'horizon de sa division mobile s'assombrit.

L'horizon n'en finit plus de s'assombrir pour la division mobile de Huawei. Affaibli par les sanctions américaines, qui l'empêchent de travailler avec des entreprises américaines incontournables dans la fabrication de composants essentiels au fonctionnement de ses produits, le géant chinois des télécoms envisagerait de prendre du recul sur le marché des smartphones.
Selon les informations de Reuters, Huawei négocierait avec un consortium d'entreprises chinoises pour céder ses séries P et Mate, ses deux marques haut de gamme louées par les experts pour leurs modèles sophistiqués aux technologies de pointe. Le constructeur avait déjà vendu sa filiale Honor à l'automne dernier pour 15 milliards de dollars pour lui permettre de travailler à nouveau avec des entreprises américaines, comme Intel ou Google.
Huawei a formellement démenti cette hypothèse, réaffirmant son engagement dans son activité mobile, mais les derniers signaux n'incitent guère à l'optimisme. Les ventes du fabricant ont dégringolé ces derniers mois. Numéro 2 mondial en 2019, Huawei est tombé à la sixième place au dernier trimestre.
Des ventes de smartphones en chute libre
Le cabinet Trendforce estime que la société ne vendra que 45 millions de téléphones en 2021, contre 170 millions l'an passé, soit une chute de plus de 70%. "Il s'agit probablement de la période la plus difficile pour Huawei, qui ne peut même plus honorer les commandes sur son marché intérieur" en raison des sanctions américaines, a estimé l'analyste de Canalys, Nicole Peng, interrogée par l'AFP.
Depuis cet automne, Huawei ne peut plus équiper ses appareils haut de gamme avec de nouvelles puces Kirin et le groupe n'a plus les capacités de les remplacer en interne. L'embargo américain l'empêche aussi d'utiliser la version licenciée d'Android et le prive des applications de Google et des services américains les plus populaires comme Facebook, Instagram ou WhatsApp qu'il faut désormais installer sur une plateforme alternative, conçue à la hâte par Huawei.
L'arrivée au pouvoir de Joe Biden ne devrait pas infléchir outre-mesure la position de l'administration américaine à l'encontre de Huawei même si la firme entretient un mince espoir de voir les sanctions assouplies.
Dans ce contexte, Huawei devrait continuer de multiplier les annonces dans les objets connectés pour renforcer l'écosystème de l'entreprise alors que son système d'exploitation global HarmonyOS, pensé pour faire interagir une grande variété d'appareils au-delà des smartphones (TV, électroménager, électronique grand public) est attendu pour les prochaines semaines. Sollicité par RTL, Huawei n'avait pas encore donné suite à nos questions à la publication de cet article.
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