La France s'ouvre aux assistants virtuels. Google Home, l'enceinte connectée de Google, est disponible dans l'Hexagone depuis ce jeudi 3 août. L'appareil est commercialisé sur le magasin en ligne du géant américain au prix de 149 euros. Il sera vendu à la Fnac et chez Darty dès le mardi 8 août. Google devance ainsi Amazon, Apple, Microsoft et même Facebook, qui ont également investi ce créneau aux États-Unis.
Disponible depuis novembre 2016 aux États-Unis, Google Home est la réponse de Google à Amazon, qui a joui d'un monopole durant plusieurs mois aux États-Unis avec son enceinte Echo. Persuadés que la commande vocale va devenir la nouvelle interface informatique de référence, les principaux acteurs de la Silicon Valley cherchent à imposer leur solution dans les foyers afin d'y implanter leur écosystème de services.
Google Home est une enceinte cylindrique haute d'une quinzaine de centimètres et dotée de plusieurs micros pour la commander par instructions vocales. Elle repose sur l'intelligence artificielle de Google Assistant, un algorithme capable de répondre en langage humain (féminin) à des questions orales qu'il synthétise en mots-clés afin de piocher les résultats dans l'immense base de données constituée par le moteur de recherche de Google au fil des années.
Disponible dans les dernières versions d'Android aux États-Unis, Google Assistant est déjà accessible via l'application Allo et débarque progressivement sur les mobiles Android français équipés des dernières mises à jour du logiciel. Les équipes de Google expliquent avoir fait écouter des millions de bandes sonores à leur algorithme pour l'habituer aux nuances et aux formulations de la langue française avant le lancement de Google Home dans l'Hexagone.
Google Home peut répondre à toutes sortes de questions en interrogeant les services de Google, lancer des services audio et vidéo et piloter des objets connectés. Il faut prononcer la formule "OK Google" ou "Dis Google" pour l'activer. Les voyants de l'appareil s'allument alors pour signaler le début de l'enregistrement de la commande vocale. Il est possible de lui poser des questions de culture générale, de lui demander le temps de parcours jusqu'à son lieu de travail, quels sont les rendez-vous du jour, une recette de cuisine ou les résultats sportifs.
Google Home permet aussi de contrôler les objets connectés du foyer. Associé à des ampoules connectés Philipps Hue, WeMo ou Lifx, ou à un thermostat intelligent Nest, il peut allumer la lumière du salon ou baisser la température d'une pièce sur simple demande et s'imposer comme le chef d'orchestre de la maison connectée. Google a aussi noué des partenariats avec RTL, Radio France et Europe 1 pour permettre à son enceinte de diffuser des flashs d'information radios.
Sur le plan de la qualité sonore, Google Home délivre un son satisfaisant à la faveur des trois basses qu'il renferme. Il peut diffuser de la musique associé à un abonnement à un service de streaming partenaire comme Spotify, Play Music ou Deezer et lancer des films, séries et vidéos sur la télévision du salon par l'intermédiaire de Netflix ou YouTube (via une clé HDMI Chromecast).
"Je suis désolé". Lorsqu'il ne comprend pas une demande ou qu'il ne peut pas y répondre, Google Home s'excuse, et plutôt souvent. De nombreuses fonctions pourtant disponibles sur la version pour smartphone de l'assistant n'ont pas encore été activées pour l'enceinte. Celle-ci n'est par exemple pas toujours capable de relier deux questions entre elles, même si elle connaît les réponses à chacune d'elle. Google Home ne prend pas non plus en charge les demandes d'urgence ou les horaires de trains. Il se limite à un certain nombre de sites partenaires de confiance.
En fait, Google Home apprend encore. Il ne tire pas encore parti de toutes les informations qu'il recueille auprès des utilisateurs et évite encore de nombreuses questions pour lesquelles il n'a pas été configuré. Mais la liste de ses fonctionnalités devrait rapidement s'allonger. Aux États-Unis, il peut déjà mettre en relation ses utilisateurs avec les chatbots (robots conversationnels) de chaînes de restauration et il leur permettra bientôt de passer directement des coups de téléphone.
Fondu dans la décoration du salon, Google Home finirait presque par faire oublier qu'il renferme deux excellents micros capables d'entendre une demande depuis la pièce d'à côté même avec du bruit de fond. Selon Google, l'enceinte écoute en permanence afin de détecter le mot-clé "Ok Google" préalable à son activation. Une fois la requête énoncée, l'enceinte la convertit en texte et l'envoie aux serveurs de Google pour obtenir la réponse. Aucune information ne sort de l'appareil, rassure le géant américain.
À voir si cela sera suffisant pour convaincre le public d'installer ce genre d'appareil, d'autant que plusieurs exemples récents ont montré qu'ils pouvaient être détournés à des fins de surveillance. Pour les plus réticents, un bouton situé au dos de l'appareil permet de couper le micro. Noter également que l'appareil conserve l'historique des demandes transmises aux serveurs de Google sur l'application. Il est possible de les effacer dans l'onglet "Mon activité".