Tribune étonnante, du fondateur de Facebook, un américain qui s'appelle Mark Zuckerberg, multimilliardaire. C'est l'une des premières fortunes du pays et le patron de l'un de ces Gafa, ces entreprises monstres, ultra-puissantes, qui gouvernent littéralement notre vie numérique, et cela dans tous les pays.
Facebook a plus de deux milliards d'abonnés sur la Terre. C'est probablement l'entreprise au monde qui a le fichier client le plus important. Et bien voilà que Zuckerberg implore, supplie : il veut des règles, il veut que les États se mêlent de son business, il considère que qu'il a trop de liberté pour diriger son entreprise !
Dans cette tribune, Mark Zuckerberg demande que les États interviennent pour créer des organismes indépendants qui seraient chargés de définir la norme, par exemple en matière de contenus violents et haineux, pour interdire ce qui doit l'être. C'est un problème récurrent chez Facebook que la publication de textes racistes ou incitant à la violence.
Il demande de définir, sur la publicité politique, ce qui est admissible dans une campagne électorale, et ce qui ne l'est pas. Zuckerberg réclame également que les États adoptent un code de bonne conduite sur l'utilisation des données personnelles avec lesquelles il a fait sa fortune.
Ce sont toutes les informations que vous laissez quand vous utilisez Facebook ou tout autre réseau social : vos préférences d'achat, vos inclinations en matière de lecture ou de musique, le cas échéant vos préférences politiques, avec des informations factuelles sur vous : votre identité, votre compte bancaire, etc. C'est avec cela que Facebook et ses concurrents font leur chiffre d'affaires. Ils exploitent et commercialisent ces données à des entreprises qui s'en servent pour vous vendre leurs produits.
Et bien Zuckerberg recommande que le monde entier adopte l'équivalent des règles en vigueur en Europe depuis un an, le règlement général de protection des données. Ce RGPD impose à chaque fournisseur de service de demander le consentement explicite des utilisateurs pour exploiter leurs données. Il accorde aussi le droit à l'effacement, ainsi qu'au transfert de ces données personnelles chez un autre fournisseur. Un hommage à l'Europe et à sa régulation de la part d'un Gafa - on tombe de l'armoire.
C'est que justement, le vent a tourné. Facebook, qui n'a pas vraiment intérêt à être bridé dans son développement, est critiqué de toutes parts. Après l'attentat en Nouvelle-Zélande encore tout récemment, où le tueur a diffusé les image de l'assassinat sur Facebook, sans que le réseau social ait réagi tout de suite. Ou encore pour avoir permis, lors de l'élection de Donald Trump, l'utilisation litigieuse de données personnelles à des fins politiques.
C'est trop lourd pour Facebook, qui ne parvient à s'auto-réguler, alors que les enjeux de réputation sont considérables pour l'entreprise. Le patron du réseau social veut partager ce fardeau avec les États, pour se protéger des critiques à venir qui ne manqueront pas de tomber. Cet appel à la régulation n'a donc rien à voir avec de la philanthropie, et pas davantage avec la conscience citoyenne. Il est parfaitement intéressé.
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