Vous êtes préoccupé par la façon dont FaceApp utilise vos photos ? Il est possible de supprimer vos données de l'application. L'éditeur du service de retouche d'images aux filtres ultra réalistes a indiqué à la presse qu'il effacerait les données téléchargées par ses utilisateurs sur demande.
Les requêtes peuvent être adressées directement depuis les paramètres de l'application, dans la section "Assistance"/"Signaler un bug" en indiquant le mot "privacy" ("vie privée") dans la demande. Il faudra cependant prendre votre mal en patience car les équipes de l'application croulent actuellement sous les demandes.
Créée en 2017 par une équipe de développeurs russes du Wireless Lab, FaceApp s'est imposée comme l'application la plus téléchargée du moment. Elle le doit au succès de son filtre vieillissant dont le rendu réaliste a séduit des millions d'utilisateurs qui ont inondé les réseaux sociaux de photos d'eux avec quelques dizaines d'années en plus.
Le regain de popularité de FaceApp a soulevé des interrogations sur le traitement des images mises en ligne par les utilisateurs. Les conditions d'utilisation du service autorisent par exemple son propriétaire à utiliser les photos de visages à des fins publicitaires ou pour entraîner des programmes de reconnaissance faciale. Et elles ne demandent pas le consentement libre, spécifique et éclairé des usagers, contrairement aux obligations du RGPD.
La licence perpétuelle et irrévocable accordée à Wireless Lab n'est pas forcément très éloignée de certaines clauses contenues dans les conditions d'utilisation de services gratuits très populaires comme Facebook, Instagram ou Snapchat. Mais le fait que l'application ait été créée à Saint-Pétersbourg et soit désormais installée au centre d'innovation moscovite de Skolkovo, impulsé par le gouvernement russe, nourrit une certaine inquiétude aux États-Unis.
Mercredi 17 juillet, le Comité national du parti démocrate américain, dont certains responsables ont été la cible de hackers russes durant la campagne pour l'élection présidentielle de 2016, a demandé aux candidats à l'élection présidentielle de 2020 de ne pas utiliser l'application. Le chef d'une minorité sénatoriale a également enjoint le FBI et l'autorité de protection des consommateurs d'enquêter sur FaceApp et d'éventuels liens avec le gouvernement russe.
Le fondateur de FaceApp, Iaroslav Gontcharov, a pour sa part assuré dans un communiqué adressé à plusieurs médias, dont RTL, que le Wireless Lab n'utilisait pas les photos des utilisateurs de FaceApp pour d'autres utilisations que la retouche d'images et qu'elles étaient supprimées des serveurs de l'entreprise après 48 heures. L'entrepreneur a également précisé que les données n'étaient pas transférées en Russie, où est basée la société.