La NASA a calculé que l'astéroïde YR4 a 3,1% de chances de frapper la Terre le 22 décembre 2032, un niveau de risque jamais atteint auparavant. Cet objet céleste, surnommé "city killer" en raison de sa capacité à dévaster une ville entière, mesure entre 40 et 90 mètres de diamètre.
Olivier Sanguy, responsable de l'actualité spatiale à la Cité d'Espace de Toulouse, nous détaille les particularités de ce rocher en apesanteur. "On peut parler d'une ville comme Paris ou d'autres capitales. Ça peut être aussi en mer, et à ce moment-là, ce qu'on craint, c'est un tsunami", détaille le scientifique.
La zone d'impact potentielle de l'objet inclut l'Amérique du Sud, l'océan Atlantique, l'Afrique, la mer d'Arabie et l'Asie du Sud. Malgré tout, les experts veulent affiner ces prévisions et mieux anticiper l'événement pour "évacuer à l'avance les zones concernées", explique Olivier Sanguy.
Les plus inquiets peuvent malgré tout se rassurer, il y a 97% de chances que l'astéroïde ne s'écrase pas sur Terre. Actuellement à 82 millions de kilomètres de nous, soit 200 fois la distance Terre-Lune, YR4 est encore loin. Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS, souligne aussi que "on a une communauté de défense planétaire qui nous a permis de s'assurer qu'on avait des observations régulières".
Le spécialiste espère que l'on pourra "annuler cette probabilité dans les semaines qui viennent ou alors savoir où on en est au moment où on perdra l'objet de vue". En effet, bien que l'astéroïde ne soit plus visible à partir d'avril, il reviendra en 2028, offrant aux chercheurs deux mois pour étudier sa trajectoire et affiner leurs calculs.
En cas de confirmation de la menace, plusieurs stratégies sont à l'étude pour dévier l'astéroïde. La NASA a déjà démontré la faisabilité d'une telle mission en 2022. Patrick Michel explique cette possibilité, réalisable "en envoyant une sonde à 24.000 km/h sur un astéroïde pour taper dedans et le dévier".
Les scientifiques réalisent aussi régulièrement des simulations pour préparer une réponse efficace face à une menace sérieuse. "Avec la motivation, on peut faire des choses", assure Patrick Michel. Ces exercices, bien que le risque soit faible, permettent de se préparer à toute éventualité, assurant ainsi la protection de notre planète.
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