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Vitiligo : un nouveau traitement disponible en France et toujours des idées reçues à combattre
Un nouveau traitement contre le vitiligo, cette maladie qui dépigmente la peau par endroits, a bénéficié d’un nouveau dispositif, lui permettant d’être disponible auprès des patients, sans attendre la négociation du prix. C’est une grande avancée dans la prise en charge de la maladie, encore trop souvent négligée et pour laquelle beaucoup d’idées reçues circulent.
Edouard Philippe a annoncé être atteint de vitiligo
Crédit : Bertrand GUAY / AFP
C'est une bonne nouvelle pour les personnes qui sont atteintes de vitiligo. Un nouveau traitement sous forme de crème est maintenant disponible, c’est le premier traitement contre le vitiligo approuvé en France. Pour l’instant, il est réservé aux personnes de plus de 12 ans dont le vitiligo est localisé et touche le visage. Il s’agit d’une crème, l’Opzelura, qui permet de repigmenter les zones atteintes par la maladie. Le vitiligo, c’est la maladie dont Édouard Philippe, l’ancien Premier ministre est atteint. Cette maladie est relativement courante, on estime qu’elle touche entre 600.000 et un million de personnes en France.
Le vitiligo entraîne une dépigmentation sous forme de plaques blanches sur le visage et le corps. Si elle est sans gravité sur le plan médical, elle a un retentissement psychologique très important. Les personnes atteintes de vitiligo sont souvent victimes de stigmatisation.
La mannequin, Winnie Harlow qui en est atteinte, avait d’ailleurs appelé à plus de tolérance sur Instagram. Plein d’idées fausses circulent encore sur cette maladie. On dit qu’elle est causée par le stress, c’est faux. Le vitiligo n’est pas une maladie psychologique, mais une maladie auto-immune, qui résulte d’un dysfonctionnement du système immunitaire.
"Ce qu’on sait aujourd’hui, c’est que sur un terrain génétiquement prédisposé, et souvent sous l’effet d’un stress au sens médical du terme, psychologique ou physiologique, une infection par exemple, le système immunitaire va s’attaquer aux cellules de la peau qui fabriquent la mélanine, le principal pigment de la peau", précise le Pr Thierry Passeron, chef du service de dermatologie au CHU de Nice et membre de la Société française de dermatologie.
Un traitement long mais efficace
L'autre idée reçue à combattre est de croire que la maladie augmente le risque de cancer de la peau. Cela aussi est faux. Au contraire, les personnes atteintes de vitiligo ont moins de risque de développer un cancer cutané. Elles peuvent s’exposer au soleil, ce n’est pas interdit !
Bien sûr, il faut s’exposer raisonnablement comme tout le monde, et arrêter dès que l’on a la peau qui rosit. Le soleil atténue même le vitiligo. C’était, avant l’arrivée de ce nouveau traitement, un des rares moyens d’agir sur la repigmentation, avec les lampes et les cabines à UVB chez le dermato.
Ce nouveau traitement est une crème bien tolérée, à appliquer deux fois par jour, sur une surface limitée, pas plus de 10% de la surface corporelle à la fois. Elle permet de repigmenter les taches blanches de façon progressive. "La crème donne de bons résultats. Mais pour obtenir une repigmentation complète ou quasi complète de la peau, il faut compter entre 6 et 24 mois de traitement. Donc, c’est efficace, mais cela prend du temps", confirme le dermatologue qui a participé aux essais cliniques sur ce médicament.
"Les résultats sont meilleurs sur le visage que sur le corps. Les mains et les pieds restent difficiles à traiter", dit-il. La crème est disponible sur prescription d’un dermatologue. Dans le cadre de cette nouvelle procédure, dite d’accès direct, les patients doivent aller se la procurer dans les pharmacies des hôpitaux. Elle est, pour l’instant, remboursée à 100% par l’Assurance maladie.