VIDÉO - Pourquoi la culture de tomates bio sous serre chauffée fait-elle débat ?

Le débat sur les serres chauffantes en faveur de l'agriculture biologique s'anime de plus en plus. En juin dernier, c'est le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, qui se disait contre cette pratique. "Je ne suis pas favorable au chauffage des serres, parce qu'il faut respecter les rythmes biologiques" avait-il déclaré lors d'un séminaire international sur l'agriculture biologique à Paris. Le chef Olivier Roellinger, triplement étoilé, est du même avis, pour lui c'est impensable.

La norme européenne pose problème. D'un côté, elle impose le respect des saisons. Mais d'un autre côté, elle n'interdit pas les serres chauffées.

Pourtant, le Comité national de l'agriculture biologique (CNAB) a tranché. Il s'est prononcé pour le chauffage des serres, sous certaines conditions. Parmi celles-ci, la vente de ces tomates qui sera prohibée entre le 21 décembre et le 30 mars.

Pour la Fédération nationale d'agriculture biologique des régions de France (FNAB), n'autoriser la vente qu'à l'arrivée du printemps pose problème. En effet, cela revient à chauffer les serres pendant trois mois à 20°C. Cela représenterait l'équivalent de 200.000 litres de fioul par hectare. Or, une agriculture biologique qui pollue autant paraît contradictoire.

Pour les producteurs en revanche, la culture sous serre chauffée est synonyme d'une production plus importante et ainsi de faire le poids face à la concurrence. Pour rappel, 78% des tomates biologiques sont importées en France. Celles-ci viennent principalement d'Allemagne, de Pologne ou encore d'Israël.