Sauver les grands brûlés grâce à des vers marins ? Un laboratoire breton a trouvé une solution révolutionnaire

Sauver les grands brûlés grâce à un pansement à base de vers marins, c'est la prouesse a peine croyable réalisée par la société Hemarina. Un homme de 33 ans, brûlé à 85% durant l'été 2023 à la suite d'une explosion, vient d'être sauvé sans aucune greffe de peau au CHU de Nantes. Son pronostic vital a même, un temps, était engagé. 

"Il y a une règle chez les grands brûlés : si l'addition de la part de surface brûlée avec l'âge dépasse 100, on considère qu'il n'y a presque plus de chances de la sauver", raconte Franck Zal, docteur en biologie et fondateur de la société Hemarina sur RTL. C'était le cas du patient concerné. "Cette personne était condamnée. On a eu un appel du CHU qui avait connaissance de cette technologie", raconte le docteur. 

Grâce à son invention, l'homme a pu sortir de l'hôpital au bout de seulement trois mois avec "à peine quelques brûlures". Concrètement, il n'y a pas de vers marins dans les pansements développés par Hemarina mais plutôt "une protéine" trouvée dans ce ver marin. 

"On a mélangé ce transporteur d'oxygène avec une matrice, qui est un gel", explique le docteur Franck Zal. À ce jour, au moins une dizaine d'essais ont été réalisés sur des patients. "C'est vraiment un cas exceptionnel (…). C'est une rupture technologique majeure dans le domaine de la cicatrisation", estime-t-il.

"C'est tellement exceptionnel que l'on a du mal à y croire"

L'homme sauvé ne doit rien à "la magie" : "il n'y a rien de miraculeux", tempère Franck Zal sur RTL. "On a compris comment délivrer de l'oxygène à des cellules", résume-t-il. La technologie est si puissante que le patient a "une peau neuve", s'étonne même le docteur en biologie. Si ce traitement extrême semble exceptionnel, ce n'est pas le premier résultat similaire observé par Hemarina. 

"On a eu une dizaine de cas avant cette personne, notamment à Paris", explique le fondateur de la PME installée en Bretagne. Il raconte même que son innovation a permis d'éviter l'amputation de la main d'une jeune patiente de 28 ans. "Aujourd'hui, elle refait de l'escalade", s'amuse-t-il. "C'est tellement exceptionnel que l'on a du mal à y croire", reconnaît-il. 

Ces prouesses attirent les convoitises. "Cette technologie est issue de la recherche française. Derrière, il y a une trentaine d'années de recherche", explique Franck Zal. Ce dernier indique que des investisseurs français se pressent déjà devant la porte de la PME. Il en appelle aux grandes entreprises du monde pharmaceutique françaises et européennes. "Aujourd'hui, la technologie est là. Nous n'avons pas les forces de distribution pour diffuser le produit dans le monde entier. Il faut vraiment qu'une 'Big Pharma' s'y intéresse", lance-t-il sur RTL.