Pollution : les sites sportifs de la capitale étouffés par une mauvaise qualité de l'air
L'association RESPIRE a alerté sur des concentrations trop élevées de dioxyde d'azote et de particules fines dans l'atmosphère aux abords des terrains de sport en plein air de Paris.
Selon Santé Publique France, la pollution de l'air constitue la troisième cause de mortalité en France avec plus de 40.000 décès prématurés chaque année. L'exposition à ces particules fines et au dioxyde d'azote provoque des problèmes respiratoires, cardiovasculaires, neurologiques et peuvent aussi être à l'origine de cancers.
Dans un communiqué de presse, l'association RESPIRE alerte sur la mauvaise qualité de l'air aux abords des terrains de sports à Paris. Elle y présente les résultats de son étude et les différentes recommandations qui permettraient d'inverser la tendance. Pour visualiser la pollution de l'air au niveau de ces stades, l'association a créé une carte interactive.
"Faire du sport en extérieur lorsqu’il y a de gros pics de pollution est dangereux pour la santé ! Or, cette réalité est encore trop méconnue par la population et nos dirigeants, qui continuent à construire de nouveaux complexes sportifs à proximité des gros axes routiers. Il faut inverser cette tendance et adopter de nouvelles règles plus protectrices de la santé !", estime Tony Renucci, directeur de RESPIRE.
Des concentrations au-dessus des seuils de l'OMS
Malgré une amélioration de la qualité de l'air dans la région parisienne ces dix dernières années, presque l'ensemble des stades dépasseraient les seuils de recommandation de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en matière de qualité de l'air. Ces derniers avaient notamment été abaissés en 2021 après que l'OMS a constaté les conséquences néfastes de la pollution atmosphérique à des concentrations encore plus faibles que ce qui était admis jusqu'à présent.
Désormais, le seuil de dioxyde d'azote est établi à 10 µg/m3 par an et celui des particules de diamètre inférieur à 2,5 µm (PM2.5) à 5 µg/m3. En 2023, le site le plus pollué était le terrain de tennis Reims-Asnières qui avait une concentration en dioxyde d'azote et en PM2.5 respectivement quatre et trois supérieures aux recommandations de l'OMS.
Quelles sont les recommandations ?
En raison du rythme respiratoire accru pendant l'effort, les athlètes respirent 4 à 10 fois plus de polluants atmosphériques qu'au repos. Par conséquent, les activités physiques effectuées dans des endroits très pollués par l'air réduisent les performances sportives et accroissent le risque d'accidents cardiovasculaires et d'épisodes inflammatoires.
RESPIRE a formulé seize recommandations à différents acteurs - les particuliers, les collectivités locales, l'État ou encore l'Union européenne - afin d'améliorer la qualité atmosphérique des sites sportifs en plein air parisiens. Parmi elles, reporter le sport en plein air lors d'un pic de pollution ou privilégier les sports de faible intensité, cesser la construction d'équipements sportifs à proximité d'axes routiers majeurs ou encore adapter les horaires des cours de sport dans les écoles, collèges et lycées.
Dans le classement des 10 sites sportifs les plus pollués en juin 2024, deux d'entre eux seront utilisés pendant les Jeux Olympiques : l'Arena Porte de la Chapelle pour les épreuves de badminton et le centre aquatique de Saint-Denis pour les épreuves de natation artistique, de plongeon et de water-polo. Étant des infrastructures couvertes, la pollution atmosphérique ne devrait pas poser de problèmes aux athlètes olympiques.
