En Direct
2 min de lecture
Rougeole : pourquoi la France enregistre quatre fois plus de cas qu'en 2023
La France a enregistré quatre fois plus de cas de rougeole en 2024 par rapport à l'année précédente, en raison d'une baisse de la couverture vaccinale. Les enfants et jeunes adultes sont les plus touchés, notamment dans les crèches et écoles, bien qu'aucun décès n'ait été rapporté.
Le vaccin contre la rougeole (illustration)
Crédit : FRED TANNEAU / AFP
De plus en plus de personnes contractent la rougeole. En 2024, la France a enregistré 483 cas, soit quatre fois plus qu'en 2023, indique ce lundi 28 avril, Santé publique France. Ce nombre reste cependant "encore limité par rapport à la moyenne des années antérieures à la pandémie de Covid-19 (moyenne de 2.024 cas chaque année sur 2017-2019)", note l'agence gouvernementale. Il s'agit d'une tendance mondiale qui s'observe après plusieurs années de baisse de la couverture vaccinale contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR).
En France, la maladie a entraîné des hospitalisations pour près d'un tiers des cas (144), surtout des enfants de moins de cinq ans et des adultes de plus de 30 ans. Elle a été associée à une complication, principalement de type pneumopathie, pour 66 personnes, souvent de plus de 30 ans. Aucun décès n'a été rapporté.
De nombreux cas chez les jeunes
Le bilan 2024 pointe notamment "des poches de population encore réceptives au virus de la rougeole, en particulier chez les adolescents et jeunes adultes ainsi que chez les voyageurs de retour de zones d'endémicité", note Santé publique France. Une "part non négligeable de foyers de cas" sont "survenus en crèche chez des nourrissons dont l'infection par le virus de la rougeole peut avoir des conséquences graves, y compris à long terme".
Sur 68 cas groupés identifiés, il y a eu six foyers épidémiques d'au moins 5 cas, touchant des établissements scolaires, des cercles familiaux, certaines populations, notamment les camps de Rom, mais surtout plusieurs crèches. L'épisode le plus important a concerné la région Auvergne-Rhône-Alpes (53 cas rapportés entre janvier et avril 2024).
Importation de la maladie
Parmi les 300 cas éligibles à la vaccination (âgés d'au moins un an et nés depuis 1980) et au statut vaccinal renseigné, près des deux tiers (64%) n'étaient pas vaccinés contre la rougeole, 15% l'étaient avec une dose, 18% avec deux et 3% avec un nombre de doses inconnu, détaille l'agence gouvernementale.
Près d'un tiers des cas déclarés en 2024 (157) étaient soit importés, soit liés à une importation, "confirmant la reprise de la circulation de la rougeole dans le monde et le risque de réémergence en France". Les cas importés ont notamment bondi (84 contre 31 en 2023), et plus de la moitié étaient non vaccinés.