Un comité de suivi de la réforme du 100% santé pour des lunettes sans reste à charge se réunit mercredi 20 novembre, au ministère de la Santé. Cette réforme doit permettre aux Français qui le souhaitent d’avoir des soins 100% pris en charge, sans frais, pour leurs soins d’optique, à partir du 1er janvier prochain.
En tout, il y aura une cinquantaine de paires de lunettes, rondes, carrées, en plastique, en métal. Des modèles que seuls quelques professionnels ont aperçu pour l’instant. Dans une boutique Optic 2000 d'Île-de-France, le directeur Laurent Mendelson les découvre. "J'ai commencé avec les lunettes sécu de l'époque, celles-ci ont bien meilleure allure. Elles sont tout à fait acceptables et très correctes pour être portées", déclare-t-il.
Certaines sont un peu dures à l'ouverture, mais, globalement, elles se tiennent. Même en tentant de les casser, elles résistent. "La lunette tient bien la route. Je regardais si en tordant la branche on n’a pas la charnière qui se tort avec et clairement ça a l'air de bien résister", affirme Laurent Mendelson. Les monture sont, en effet, aux normes de l'Union Européenne, garanties deux ans avec une exigence de sécurité de base.
Idem pour les verres de lunettes. Pour chaque correction, que vous soyez myope ou astigmate, vous aurez des verres adaptés, anti-rayures, anti-reflet, et surtout amincis quand c’est possible.
La promesse de la réforme, c'est que tout sera prêt au 1er janvier prochain, partout en France. Devront donc être visibles dans les 12.500 boutiques les 17 modèles différents pour les lunettes adultes et les 10 modèles enfants, chacun disponible dans au moins deux coloris.
En moyenne, les professionnels de l'optique pensent que les lunettes totalement prises en charge représenteront à peu près 15-20% de leurs ventes. Il y aura, de plus, du panachage. Vous pourrez ainsi acheter des montures 100% prises en charge avec des verres plus chers, ou l'inverse, des verres remboursés avec des montures de meilleure qualité. Attention cependant, ces dernières seront, dans certains cas, moins bien remboursées par les mutuelles qu'aujourd'hui.
Ces lunettes seront sans reste à charge, ce qui ne veut pas dire qu'elles sont gratuites. Il y aura toujours un prix affiché en magasin : entre les verres et la monture, le prix ne devrait pas dépasser 105 euros, dont 30 euros de monture.
Cette somme là sera totalement prise en charge par la sécurité sociale ou par la mutuelle. Il faudra cependant avancer l'argent au départ, puis être remboursé car le tiers payant ne sera pas encore au point au 1er janvier. Ce que regrette André Balbi, président du Rassemblement des Opticiens. "Il y a à peu près 30% des cas où les Français vont devoir faire l'avance et je trouve ça dommage", dit-il.
Le ministère de la Santé a pour objectif de rendre le tiers payant généralisé effectif au moment où les trois pans de la réforme 100% santé seront en place. D'ici 2021, si tout fonctionne correctement, cela veut dire qu'il n'y aurait plus du tout d'argent à avancer.