J’ai conscience que c’est un sujet délicat, je ne veux froisser personne, mais juste vous alerter sur quelques chiffres qui témoignent d’une réalité : sur la route, les seniors sont particulièrement exposés aux accidents.
Sans vous abrutir de chiffres, je vous recommande une petite visite sur le site internet de la Prévention Routière. Vous y lirez que les seniors représentent 19% de la population nationale mais 25% de la mortalité routière. Parce qu’il y a ceux qui sont au volant mais il y a aussi ceux qui sont piétons. Je souligne que les chiffres datent de 2016 mais j’imagine que si la prévention routière ne les a pas réactualisés, c’est parce qu’ils n’ont pas évolué.
Vous avez raison de préciser qu’il n’est pas question de discriminer qui que ce soit, d’autant que les conducteurs les plus âgés sont souvent les plus prudents. Mais incontestablement, l’âge influe sur la conduite.
Plus on vieillit, plus la vision, l’ouïe, la motricité se dégradent. C’est progressif, parfois imperceptible, mais c’est une réalité. D'abord, on entend moins bien. Ensuite, nos réflexes sont un peu moins rapides. Enfin, l’acuité visuelle diminue, le temps d’accommodation entre la vision de près et la vision de loin s’allonge, la perception de la luminosité, des contrastes ou des couleurs est elle-aussi altérée, de même que le champ visuel qui se rétrécit.
J’ajoute, pour ceux qui conduisent de nuit, qu’on est plus facilement ébloui. La sécurité routière donne un élément qui fait réfléchir Quand vous avez 25 ans et qu’on vous éblouit, votre œil met moins de 25 secondes pour récupérer. Quand vous avez 40 ans, le temps de récupération peut grimper à 2 minutes. Donc faites régulièrement contrôler vos fonctions sensorielles et motrices. À minima, demandez à votre médecin ce qu’il en pense. Ça, c’est mon premier conseil.
Mais on ne peut pas non plus, sans raison, empêcher une personne de conduire si elle en a envie. En revanche, on peut tenter de la sensibiliser pour qu’elle adapte son comportement. D'où les quelques propositions de la sécurité routière auxquelles je donne volontiers un peu d’écho.
Première chose : profitez de tout ce que vous offre la technologie. Des choses aussi simples que le réglage électrique de vos rétroviseurs ou la boite de vitesse automatique facilitent la conduite : ça vous débarrasse de certaines contraintes ou corvées et vous êtes plus concentré sur votre conduite.
Seconde chose : si vous êtes sous traitement, ce qui est souvent le cas quand on est senior, demandez à votre médecin si vos médicaments sont compatibles avec la conduite. Et (j’ai déjà eu l’occasion d’en parler ici), lisez bien la notice. S’il y a des risque de somnolence, tenez-en compte, ne vous croyez pas plus fort que le médoc !
Que faire quand il est évident qu’une personne n’est plus apte à conduire mais qu’elle ne veut rien entendre ? L’accumulation des incidents doit permettre aux proches d’ouvrir un dialogue qui aboutisse.
Mais si la déraison l’emporte, il est toujours possible, pour la famille, de saisir le préfet : il a le pouvoir de convoquer l’automobiliste en commission médicale, laquelle peut le déclarer inapte à conduire et lui retirer son permis. Après ça, vous n’avez plus qu’à recoller les morceaux en famille, avec beaucoup de diplomatie.
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