Le 31 octobre sur RTL, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau assurait qu'il n'y avait pas de problème de stocks de médicaments, mais pointait certaines mauvaises pratiques des patients et de certains pharmaciens. Alors, dispose-t-on de tous les médicaments nécessaires en France en 2023 ? À en croire certains pharmaciens, ce ne serait pas le cas.
Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, a posté un message assez inquiétant alors qu'il était de garde : contrairement à ce qu'affirme l'Agence nationale du médicament, qui assure qu'il y a trois mois de stocks suffisants dans les laboratoires, le pharmacien dit que ce n'est absolument pas le cas dans ses officines : "Ça concernait des antibiotiques pédiatriques : l'amoxiciline, le médicament phare de l'hiver pour les enfants. Effectivement dans les pharmacies de l'Aude, (...) il n'y avait aucune possibilité d'avoir cet antibiotique disponible dans aucune des pharmacies de garde du département", alerte-t-il. "S'il y a trois mois de stock, il faut vraiment nous les faire parvenir", demande-t-il.
Il y aurait "beaucoup de médicaments en risque de pénurie sur des sujets très différents", explique le spécialiste, comme des "antidiabétiques", en raison de la demande mondiale qui explose. D'autres médicaments sont concernés, comme des "antibiotiques pédiatriques", ce qui pourrait être résolu par le fait de "libérer les stocks", explique le professionnel de santé. Ce dernier est désabusé, et ne comprend pas pourquoi les laboratoires ne le font pas, s'ils ont réellement trois mois de stocks, comme ils l'ont affirmé à Aurélien Rousseau. "C'est un sujet, mais il y en a plein", explique-t-il.
Pour ce qui est de la réindustrialisation et la relocalisation, "ça ne va pas être immédiat", puisque ce processus prendra "des dizaines d'années". D'autant que ce sont des usines polluantes, ce qui explique que l'Inde a produit à la place du Vieux continent, qui ne voulait pas d'impact environnemental négatif.
Les pharmaciens s'entraident, s'appellent pour dépanner les patients : "Il me restait quelques boîtes d'antibiotiques, donc j'ai pu dépanner une consœur de Carcassonne par exemple avec un patient qui a fait 30 km pour venir". Les pharmaciens s'accordent avec les médecins "pour trouver une thérapeutique de substitution avec les molécules qu'on a à notre disposition".
Autre problème : les grands laboratoires pharmaceutiques ne livrent pas prioritairement la France. S'il y a un "panel d'explications", "il y a également une guerre des prix sur les médicaments". L'Hexagone achète ses médicaments aux pays asiatiques, qui les vendent au plus offrant. "Si ce sont les Australiens qui offrent le prix le plus cher, s'il n'y en a pas assez, ils vont partir en Australie, sinon aux États-Unis, ou bien en Allemagne. (...) Nous devons prendre le tarif que nous imposent les pays vendeurs. Malheureusement, les importateurs français sont contraints par le prix de remboursement de la Sécurité sociale", explique Philippe Besset.
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