Smecta, Imodium, Maxilase : comment remplacer les médicaments sur liste noire

Le Smecta est notamment utilisé en cas de gastro entérite. Pour rappel, le Smecta est un antidiarrhéique fait à base d’argiles extraites du sol, et cette argile peut contenir de faibles quantités de métaux lourds comme du plomb. Raison pour laquelle le Smecta était déjà contre-indiqué chez l’enfant de moins de 2 ans.  

Pour ce qui est de la diarrhée, la plupart des médicaments ont un effet plutôt limité, mais je vous déconseille aussi l'Imodium, qui est un coupe-transit trop agressif et qui peut donner des douleurs abdominales. On peut essayer de prendre de l'ultra-levure par exemple qui est un probiotique. Mais en cas de gastroentérite, l’enjeu est surtout l’hydratation. Il faut donc boire, manger léger et se mettre au régime riz-banane-carotte pour ralentir le transit.  
 
Restons dans le cadre de la gastro. Les antivomitifs Vogalène et Motilium seraient aussi dangereux et exposeraient à des risques cardiaques. D’une façon générale, mon expérience me prouve que ces médicaments sont peu ou pas efficaces en cas de vomissements, en particulier chez l’enfant. Ils peuvent soulager légèrement la nausée, mais si vous devez vomir, avec ou sans, vous vomirez. Pour arrêter les vomissements, il faut du sucre en petite quantité comme celui apporté dans le jus de pomme, gorgée par gorgée, et vous pouvez vous aider du gingembre, plus efficace et sans effet secondaire.
 
Un autre médicament que la revue dénonce : le sirop contre les maux de gorge Maxilase. Pour moi, ça toujours été un mystère. Ce médicament contiendrait une enzyme qui serait, d’après les experts, aussi efficace qu’un placebo tout en exposant à un risque d’allergie rare mais parfois grave. Si vous avez mal à la gorge, prenez un bonbon au miel qui vous fera saliver et soulagera la douleur avec un peu de paracétamol. C’est suffisant.

La balance penche nettement vers les risques

La balance bénéfice-risque de ces médicaments penchent nettement vers les risques. Si demain, vous avez un cancer avec une chimiothérapie, on peut se dire que les effets secondaires attendus sont peut-être acceptables car il faut vous sauver la vie. En revanche, pour soigner un rhume ou une gastroentérite, le bénéfice est quasi nul, donc les risques disproportionnés.  

C’est aux autorités sanitaires de décider si ces médicaments peuvent rester en vente. Mais dans l’intervalle, il faut une prise de conscience collective : à la fois des médecins, pour que nous prescrivions moins de médicaments, aux pharmaciens, pour en vendre moins, mais aussi aux patients, d’en demander moins et d’être patients. Il faut accepter de temps à autre d’être malade, de prendre moins de médicaments et ne pas se plaindre quand un médecin ne vous prescrit que du Doliprane pour un petit rhume. Vous ferez des économies tout en évitant ces effets secondaires potentiels.