Endométriose : un test salivaire pour diagnostiquer la maladie devrait bientôt être disponible

La Haute autorité de santé a ouvert hier lundi 8 janvier la porte à un test salivaire jugé "prometteur" pour diagnostiquer rapidement l'endométriose. Elle attend toutefois de nouvelles données avant un éventuel remboursement généralisé.

Développé par la startup lyonnaise Ziwig, ce test, baptisé Endotest, "a mis en évidence de très bonnes performances diagnostiques", souligne la HAS, qui s'est auto-saisie afin d'évaluer son efficacité.

Maladie chronique frappant environ une femme sur dix, l'endométriose se traduit habituellement par de fortes douleurs lors des règles et/ou par des troubles de la fertilité. Aujourd'hui encore, elle est mal diagnostiquée, avec un retard moyen de sept ans.

Réduire ce délai à quelques jours pour les femmes symptomatiques n'est autre qu'une "révolution", vante le fondateur de la start-up, Yahya El Mir.

Mais comment fonctionne ce test ? "Il s'agit de prélever un peu de salive, qui contient des micro-ARN", explique Yahya El Mir. Ce test, qui utilise l'intelligence artificielle, permettrait de "produire une information qu'on n'obtient ni à l'imagerie, ni via la chirurgie", affirme le président de Ziwig.

Des études supplémentaires sont nécessaires avant la généralisation

Plus d'études sont nécessaires avant la généralisation de l'Endotest. Pour l'instant, la Haute autorité de santé (HAS) a rendu son avis sur la base d'une étude menée sur plus de 1.000 femmes souffrant de douleurs pelviennes. L'évaluation effectuée par l'HAS met en évidence une précision de 95% dans les diagnostics pour ce test, jugé "prometteur" et "novateur".

L'organisme de santé publique souligne toutefois "la nécessité de mener des études complémentaires", mais reconnaît de "fortes attentes" des patientes pour ce test.

En conséquence, elle propose dans un premier temps un accès précoce, via un forfait dit "innovation". Si l'avis de l'HAS est suivi par le gouvernement, des femmes majeures, "fortement suspectée(s)" d'être atteintes d'endométriose, pourront réaliser gratuitement l'Endotest, à condition de participer à de nouvelles études, qui elles, permettront de statuer définitivement sur le remboursement généralisé de ce test en France.

L'Endotest est déjà vendu depuis plus d'un an dans une dizaine de pays d'Europe et du Moyen-Orient. En Suisse, il est commercialisé pour 800 euros.